Les accords passés par Novell avec Microsoft lui ont attiré l'inimitié de beaucoup d'acteurs du Libre, mais aussi beaucoup d'opportunités pour le business. L'éditeur vient de présenter ses résultats annuels et, si Novell n'est pas encore dans une santé florissante, la stratégie en cours - revenir à un métier d'éditeur épaulé par des partenaires - semble commencer à porter ses fruits. Vus de haut, les résultats sont plutôt étals, le chiffre d'affaires stagnant un peu en deçà du milliard de dollars (ce qui était prévu par la direction et annoncé à la Bourse), et les pertes se réduisant quelque peu. Mais cela cacherait quelques bonnes nouvelles. Novell souligne ainsi que sa marge opérationnelle, proche de zéro selon les normes GAAP, atteint 10% si on la mesure en « non-GAAP », comme le fait la direction de l'entreprise « pour évaluer les performances ». Et d'ajouter que même avec la crise économique, l'objectif est au minimum de conserver ce niveau de marge opérationnelle en 2009. Bonnes performances de la ligne produits, baisse plus forte que prévu dans les services Christophe Therrey, directeur général de Novell France, voit d'autres raisons de se montrer optimiste. Il cite les bonnes performances de ses lignes de produits d'administration de systèmes et de gestion de la sécurité et des identités (cf. le tableau ci-dessous pour les détails), et surtout le fait que la ligne de produits Linux ait crû plus vite que le marché (« 38% contre 22% ») notamment en ayant « pris des parts de marché à Red Hat ». Chose surprenante, la baisse des revenus pour la partie collaborative (services NetWare, messagerie Groupwise...) est plutôt contenue par rapport à ce qu'avait prévu Novell. « D'ailleurs, alors que la 'Corp' anticipait une baisse de ce revenu d'environ 13%, en France on fait de la croissance », indique Christophe Therrey. Au final, « le chiffre d'affaires des lignes produits a crû d'environ 8% sur l'année », se réjouit-il. Même la baisse drastique des revenus (-20%) provenant des services n'inquiète pas Christophe Therrey. « Nous avions anticipé une décroissance, dit-il, et elle est un peu plus rapide que prévu. Mais cela fait partie d'une stratégie délibérée : nous passons sur un modèle tourné vers les partenaires, et au lieu de faire du consulting nous-mêmes, nous leur donnons beaucoup d'opportunités. » Suse est entré chez HSBC ou Renault grâce à Microsoft