IBM diversifie ses angles d'approche des projets décisionnels avec une offre de services spécifique au sein de sa division GBS (Global Business Services). Baptisée Business Analytics and Optimization (BAO), soit en français « pilotage et optimisation des performances par l'analyse d'indicateurs métiers », cette offre implique 4 000 personnes dans le monde. Sur l'Hexagone, elle se concentre sur une centaine de personnes, consultants, architectes, experts en décisionnel. A la tête de cette équipe, Wilfrid Guerit met en avant la capacité de s'appuyer sur des actifs déjà constitués par IBM sur d'autres projets décisionnels. Il s'agit d'actifs « au sens large », à la fois capital immatériel et développements spécifiques pour un client, sur lesquels IBM a gardé la propriété intellectuelle, et qui peuvent être répliqués dans d'autres entreprises ou administrations aux métiers comparables (la gestion de la fraude, le suivi des dossiers de crédit, les déclarations de sinistres, la gestion du trafic routier...). L'accès aux expertises internes disponibles au niveau mondial est facilité par les outils de collaboration mis en place par Big Blue depuis plusieurs années, en particulier l'intranet BluePages et le réseau social Small Blue. Une organisation qui permet de « faire gagner du temps et de l'argent aux clients », résume Wilfrid Guerit en rappelant aussi la possibilité, pour les équipes BAO, de faire appel à la R&D d'IBM. IBM intègre son offre avec celle de ses concurrents Cette offre de services axée sur le décisionnel est évidemment soutenue par la division software. Celle-ci regroupe l'ensemble des solutions logicielles d'IBM, notamment celles acquises ces dernières années dans le domaine de l'analyse de données. IBM a directement participé au mouvement de concentration du secteur de la BI (business intelligence) en rachetant le Canadien Cognos, puis le Français Ilog et ses outils de gestion des règles métiers. Les solutions de gestion de contenu précédemment rachetées avec Filenet complètent l'offre. Big Blue est donc plutôt bien placé sur un marché du décisionnel qui pâtira moins de la crise que d'autres secteurs du logiciel cette année. IDC prévoit notamment en France une progression de 5,9% à 545 M€, sur les solutions et services BI. C'est toutefois un terrain sur lequel évoluent d'autres poids lourds du logiciel et de la BI, SAP/Business Objects, Oracle/Hyperion et Microsoft, ainsi que des spécialistes, comme SAS, Teradata ou MicroStrategy. Dans ce contexte, l'équipe BAO d'IBM compte agir avec pragmatisme et n'hésitera pas, sur le terrain, à intégrer ses produits avec ceux de ses concurrents. « Pourquoi remettre en question des produits qui donnent satisfaction », admet Henri Thouvenin, responsable des solutions Information Management de la division IBM Software Group France. Il présente comme une évidence la nécessité, pour IBM, de rester agnostique vis-à-vis des produits et de s'appuyer, au cas par cas, sur des solutions partenaires (comme par exemple, en France, la plateforme de marketing multicanale de Neolane). L'équipe BAO s'inspirera donc de ce qui est déjà en place chez le client pour lui proposer des solutions et elle bénéficiera des expertises mises à disposition par la division Software, par exemple pour l'élaboration d'indicateurs métiers très spécialisés. L'offre de services peut être décomposée en cinq volets. Elle comporte d'abord une approche stratégique du projet décisionnel, puis se décline sur quatre axes applicatifs : les outils de pilotage de la performance (issus de l'offre Cognos), les solutions analytiques avancées (outils de datamining, technologies issues du rachat d'Ilog), la gestion de l'information (qualité des données, gestion des données de références -MDM) et, enfin, la gestion de contenus (offre FileNet). Un ensemble d'applications qui reposent sur une architecture orientée services (SOA), souligne Henri Thouvenin.