Au troisième rang des priorités, l'association place les mesures destinées à favoriser la croissance des entreprises du secteur des TIC. Encore une fois, l'Aden se fait le relai de demandes d'incitations fiscales diverses, issues de nombre d'organisations sectorielles (Syntec Informatique, Afdel, Fieec, Fien, Alliance Rics, Afnet, Medef...). Lors du dîner, Jean Mounet, président du Syntec, a réclamé la déduction fiscale des développements informatiques dit « innovants » sur le modèle du Crédit Impôt Recherche. La secrétaire d'Etat lui a rappelé que c'était la troisième fois qu'elle lui disait publiquement non. Enfin, en quatrième priorité, l'Aden a placé le développement d'une politique industrielle nationale pour le développement numérique. Olivier Midière, président de l'association, a publiquement regretté la disparition et le discrédit du concept même de stratégie politique industrielle d'Etat depuis les années 1970. Dans la foulée des travaux des économistes Kondratieff et Schumpeter, qui n'ont toutefois pas été mentionnés, l'Aden souhaite identifier les opportunités de marchés liés aux nouveaux besoins, identifier les forces et faiblesses de l'industrie TIC nationale, sélectionner les marchés sur lesquels les firmes françaises sont les plus pertinentes et, enfin, favoriser l'émergence de champions français en s'appuyant sur une capacité reconnue de formation. Si la démarche a rencontré un succès certain à l'époque de Jean-Baptiste Colbert, l'expérience Bull devrait refroidir les ardeurs pour ce qui concerne les TIC : le constructeur français a dû son salut et son développement à la fin de toute implication de l'Etat dans son capital et sa stratégie. En réponse à la lettre ouverte de l'Aden, Nathalie Kosciusko-Morizet a vu dans cette démarche un encouragement à sa politique, notamment le plan France Numérique. Après avoir répondu sans détour à certaines questions, elle a dû se rendre rapidement à l'Assemblée Nationale qui étudiait une évolution de la législation sur le télétravail. Elle n'a ainsi pas pu répondre de la cohérence de ces belles paroles avec la mise en oeuvre actuelle d'une législation interneticide (Hadopi, Loppsi...).