Cette baisse de 30,9% de l'activité est la 1ère hypothèse du rapport, elle s'accompagne d'une deuxième : le 4ème opérateur respecterait ses obligations de déploiement avec une dépense annuelle de 1,6 milliard d'euros.

10 400 emplois détruits dans le commerce de détail


En fonction de ces analyses, l'étude aboutit à une destruction nette de 61 600 emplois : 10 600 chez les opérateurs mobiles eux-mêmes, 35 200 chez les partenaires de 1er rang, 15 800 chez les autres partenaires. Concernant les partenaires de 1er rang, qui devraient perdre 35 200 emplois, l'étude précise que 39% soit 10 400 seraient dans le commerce de détail, 35% dans celui du conseil et de l'assistance, soit 13 500, 19% dans le commerce de gros, soit 6 300, 11% dans les services opérationnels, soit 1 900 emplois nets en moins.

Toutefois, l'étude mentionne également deux paramètres. Celui de l'amélioration de la qualité des réseaux par les opérateurs qui devrait entraîner la sauvegarde de 10 100 emplois, ce qui ramène la destruction à 51 500 empois. Inversement, l'étude observe aussi une possible délocalisation d'emplois  du fait de la baisse de la marge des opérateurs, dans ce cas, 7 800 emplois seraient détruits. Ce qui pourrait porter le chiffre total à 69 400 destructions.

L'étude souligne enfin, que ce niveau de destruction d'emplois entraîne des conséquences indirectes. « Selon les statistiques de l'INSEE, le revenu mensuel moyen des salariés (charges patronales et salariales incluses) dans les secteurs affectés est de 3574€. Si les emplois ne sont pas recréés au moment où ils sont détruits, ce qui est pour le moins probable, ce sont plus de 2,5 milliards d'euros de prélèvements supplémentaires qu'il faudra trouver pour financer dans les trois années qui viennent les caisses de chômage et les pertes de recettes des organismes sociaux (sécurité sociale, allocations familiales, etc.). »

Le professeur Deffains a visiblement retourné la question dans tous les sens, il laisse également ouverte la discussion sur ses hypothèses de travail.

(*) Professeur à l'Université Paris 2 (Panthéon-Assas), Directeur du Laboratoire d'Economie du Droit