« Tout dans le premier écran » : cette règle fondamentale de l'ergonomie des sites web et des applications mobiles doit-elle être remise en cause ? C'est ce qu'indique une étude menée par le cabinet de conseil ContentSquare. En effet, la généralisation des terminaux tactiles (smartphones, tablettes...) a transformé les habitudes des utilisateurs dans la manière d'aborder un site web ou une application mobile.

L'étude s'est penchée sur le « taux de scroll », c'est à dire la proportion de la hauteur de la page affichée par les utilisateurs en faisant défiler l'écran de haut en bas. Elle s'est, de ce fait, intéressée à la dernière ligne affichée en tenant compte des différentes tailles d'écrans de terminaux. Trois types de terminaux ont été différenciés : le desktop, le smartphone et la tablette.

Le bas de page sort des limbes

Entre 2013 et 2014, le dernier pixel affiché a peu progressé sur desktop, passant de 810 à 850 lignes (+5%). A l'inverse, la progression est importante sur mobile, passant de 1700 lignes à 2000 lignes (+18%), et elle est énorme sur tablette, de 2400 à 3400 pixels (+42%).
La navigation se basait jadis sur le seul bandeau du haut (« header »). Mais « scroller » jusqu'en bas de page est devenu naturel et le « footer » est désormais un élément clé : 15% des utilisateurs l'exploitaient en 2014 contre seulement 5% en 2011.

Des différences importantes par pays

Le taux de scroll est également lié à l'appétence de l'achat en ligne : plus un utilisateur fait défiler la page, plus il achète. Les acheteurs ont ainsi un taux de scroll de 45% sur tablette, 60% sur mobile, contre respectivement 36% et 49% chez les non-acheteurs. De la même façon, les différences culturelles se répercutent de manière importante dans le comportement sur le web ou sur mobile. Ainsi, les pages sont d'une moyenne de 20 000 pixels de haut en Chine contre seulement 2500 en Europe. Cet écart est le plus significatif et s'explique aussi par l'habitude des Chinois de gérer de grands flux d'informations (5000 caractères au lieu de nos 26 lettres) et par un fort appétit pour les contenus. De plus, les Européens ont du mal à se projeter plus de 2 ou 3 ans en avance contre très souvent 50 ans pour un Chinois.