Les deux organisations les plus actives dans la promotion et le développement de Linux ne vont plus en former qu'une : l'OSDL (Open Source Development Labs) et le FSG (Free Standards Group) fusionnent au sein de la Linux Foundation. C'est Jim Zemlin, directeur exécutif du FSG, qui prend la direction de la nouvelle structure. Sachant que Stuart Cohen, le patron de l'OSDL, avait démissionné en décembre dernier, en même temps qu'étaient remercié près d'un tiers des employés. Jim Zemlin explique cette fusion par la réussite des deux organismes d'évangélisation de Linux, le système d'exploitation libre s'étant largement diffusé depuis leur création, en 2000. Du coup, l'orientation change quelque peu. Aujourd'hui, dit-il, il s'agit de se mettre en ordre de marche pour concurrencer plus efficacement Microsoft. L'ambition de Jim Zemlin est de donner à la Linux Foundation la même envergure que celle des grandes communautés Open Source, telles que la Fondation Eclipse dans le domaine des outils de développement, la Fondation Apache dans celui des serveurs Web ou la Fondation Mozilla pour les interfaces Web. La nouvelle structure, forte de 45 collaborateurs à temps plein, regroupe 70 membres (il y avait un fort recouvrement) dont HP, IBM, Oracle, Novell ou Red Hat. Jim Zemlin espère attirer davantage de membres, notamment parmi les utilisateurs finaux, les structures gouvernementales et les développeurs individuels. Ses premiers axes de travail seront d'assurer l'interopérabilité entre les différentes versions de Linux, d'étoffer la protection légale liée à l'utilisation du système d'exploitation libre, et de sponsoriser les développeurs du noyau Linux, en premier lieu son créateur Linus Torvalds. Relever le challenge qu'Unix n'a pas pu relever Jusqu'à présent, l'OSDL et le FSG travaillaient régulièrement ensemble, et avaient même plusieurs fois évoqué la possibilité de fusionner. Il s'agissait donc d'une simple question de temps avant d'opérer cette fusion - qui n'est pas liée aux récents licenciements de l'OSDL, assure Jim Zemlin. Pour Michael Goulde, analyste senior chez Forrester, cette fusion des deux consortiums était inévitable. « Le challenge auquel Linux fait face est le même que celui auquel Unix a été confronté, et qu'il n'a pas su relever : comment devenir un standard unique. » Aujourd'hui, les développeurs doivent adapter leurs applications afin qu'elles puissent tourner pour les six ou sept distributions Linux majeures. Si la Linux Foundation veut faire de Linux un système viable dans le long terme, ajoute Michael Goulde, il faut faire en sorte que les développeurs n'aient plus qu'à développer une seule fois pour toutes les distributions.