Déjà alarmiste sur ses moyens financiers l'an passé, le président de la Cnil, le sénateur Alex Türk, a réagi avec colère à un amendement parlementaire (amendement 204 au projet de loi de finance 2006 proposé par le député UMP Pierre Albertini), qui aurait eu pour effet indirect de diviser par deux le budget de la Commission nationale informatique et libertés pour l'année 2007. Par un curieux jeu de vases communicants, dont l'administration a le secret, l'amendement aurait ponctionné des fonds dans le budget des organismes rattachés au ministère de la Justice (dont la Cnil) pour les affecter à l'aide juridictionnelle. L'amendement a finalement été retiré, après un échange surréaliste entre Pierre Albertini et le député UMP Georges Fenech. Ce dernier commentant le retrait de l'amendement a ainsi déclaré : "Comment faire comprendre aux avocats que les engagements pris en 2004 par votre prédécesseur, Monsieur le Garde des Sceaux, ne seront pas tenus ? Le budget de la Cnil, c'est important, certes, mais une défense de qualité pour tous l'est tout autant !" (voir à ce propos le compte rendu des débats du 16 novembre) Doper le budget de la Cnil pour lui permettre de faire face à ses missions Depuis l'an passé, Alex Türk cherche à obtenir un budget renforcé pour la Cnil afin de lui donner les moyens de remplir ses fonctions à l'ère du tout numérique. Actuellement, la Commission emploie près de 80 personnes et son budget 2005 était de 7 ME (9ME prévus pour 2006). A titre de comparaison, ses homologues allemandes et anglaises emploient respectivement 400 personnes et 240 personnes. Même la commission roumaine dispose de 90 salariés... Cette situation amenait l'an passé Alex Türk à demander un doublement de son budget afin de faire face à ses nouvelles missions. Pour l'instant il est loin d'avoir été écouté. Selon lui, la Cnil afficherait un déficit de 532 000 E en partie du fait du gel de 300 000 E de crédits par le ministère des Finances. Alex Türk estime pourtant qu'il lui faudrait près de 200 employés et un budget de 18 ME pour continuer à assurer sa mission de protection des données personnelles à l'heure de l'Internet... En savoir plus: Billet : "il faut sauver le Soldat Cnil" sur le blog de Bertrand Lemaire