La Fondation Linux a décidé de venir en aide aux entreprises qui hésitent à utiliser du code Open Source dans leurs propres produits, du fait notamment des questions de propriété intellectuelle. L'organisation à but non lucratif a annoncé à l'occasion de LinuxCon (Boston, 10-12 août) un programme d'assistance pratiquement gratuit qui comprend une grille de contrôle, des programmes de formation et des outils logiciels pour surveiller l'utilisation qui est faite des logiciels Open Source.

« Le problème se pose surtout, et de plus en plus, dans le secteur des appareils mobiles et de d'électronique grand public, où le développement de logiciels implique souvent l'utilisation de plusieurs programmes, dont un certain nombre sont libres de droit, dans une même pile », explique Jim Zemlin (photo), directeur exécutif de la Fondation Linux. « Pour un fabriquant de téléphones mobiles, un fournisseur de logiciels embarqués ou un vendeur de chipset, la chaîne d'approvisionnement est vraiment complexe, et le code qu'ils utilisent peut provenir de différentes sources, si bien que la gestion permettant de s'assurer de la conformité des licences Open Source utilisées est compliquée », explique-il.

Des outils pour vérifier les droits des licences Open Source

Beaucoup d'entreprises ignorent comment s'appliquent les différentes licences des logiciels Open Source avec lesquels elles travaillent. Il arrive aussi que leurs responsables craignent de se trouver dans l'obligation de divulguer leur propre code logiciel, dans le cas où celui-ci aurait été mélangé avec du code Open Source sous licence GNU (GPL). SAP, par exemple, a mis en place un bureau et un programme chargés de ces questions.

« Nous recherchions un moyen de résoudre cette complexité et d'éviter d'inutiles plaintes en justice », a déclaré Jim Zemlin. « Notre communauté a exactement les mêmes objectifs que l'industrie, à savoir rendre l'utilisation du code Open Source aussi bon marché et facile à utiliser que possible. » Le programme fourni par la Fondation Linux propose ainsi un ensemble d'outils et de services pour se mettre à niveau sur ces questions. Il inclut une checklist (disponible fin 2010),  des programmes de formation et des logiciels pour vérifier les droits des licences Open Source ou d'autres éléments. Il comprend également l'accès à un groupe de travail, ainsi qu'un annuaire répertoriant les entreprises qui utilisent des logiciels Open Source et un nouveau standard, appelé Software Package Data Exchange (SPDX), qui peut être utilisé pour créer une liste de tous les éléments logiciels contenus dans une application.

Ce programme a reçu l'approbation de différents acteurs IT, notamment Adobe, AMD, Cisco, Google, HP, IBM, Intel, Motorola, Novell, Samsung, Sony, ou encore le Software Freedom Law Center. « A l'exception des cours de formation, l'ensemble de ces services sera gratuit », a précisé le directeur exécutif de la Fondation Linux.