Nigel Stanley, du cabinet Bloor Research, s'amuse de la rumeur d'un back door de la NSA (National Security Agency) implanté dans Vista. Goguenard, il compare volontiers le tumulte ambiant à la passion qu'éprouvent quelques allumés pour la zone 51, elle aussi alimentée par la théorie du complot (concernant cette fois les extra-terrestres). Selon lui, il ne saurait exister d'accord secret entre Microsoft et la NSA. Il cite ainsi certains bruits de couloir indiquant que le code malicieux a été introduit en dépit de l'accord de l'éditeur : « ça ne fait aucun doute, ironise-t-il, que des personnages inquiétants errent la nuit dans les halls de Microsoft et pénètrent par effraction dans les salles des serveurs ». Nigel Stanley estime ensuite que le complot, pour être viable, ne tolère aucune fuite et le silence de tous. Des centaines de personnes ont travaillé sur Vista et il paraît improbable qu'aucune d'entre-elles n'ait rapporté le moindre fait suspect, dit-il. On apprenait la semaine dernière que la NSA, l'agence de renseignements américaine, avait prêté main forte à Microsoft pour la sécurisation de Windows Vista. L'agence a ainsi aidé le géant du logiciel à vérifier que son système d'exploitation ne présente pas de faille et satisfait aux exigences du DoD (le ministère de la Défense), d'après le porte-parole de la NSA. Ce type de collaboration ne serait pas une première : Microsoft aurait précédemment reçu l'appui de la NSA pour améliorer la sécurité de Windows XP et 2000. A la suite de cette information, de nombreuses voix se sont élevées pour s'inquiéter de la collusion entre l'éditeur et l'agence gouvernementale. D'autant que Microsoft a refusé que ses dirigeants soient interrogés à ce sujet. Très vite, les théories alarmistes ont fusé avec, toujours, l'idée sous-jacente d'un complot orchestré par le riche groupe américain et les barbouzes. « Une alarme résonne quand l'agence d'espionnage travaille avec le premier développeur de systèmes d'exploitation du secteur privé », martèle ainsi Marc Rotenberg, le directeur de l'Epic (Electronic Privacy Information Center). La crainte la plus partagée concerne l'implantation d'un « back door » (trappe ouvrant la voie à un logiciel espion) dans le code de Vista. Si la NSA s'en défend bec et ongles - en rappelant que sa mission consiste notamment à protéger l'information et qu'elle n'a pas développé de code pour Vista - la rumeur est lancée et se répand à grand pas.