En dépit des récents efforts déployés par les éditeurs de navigateurs pour sécuriser leurs produits, le phishing s'avère toujours plus dévastateur. Selon le cabinet Gartner, l'hameçonnage a coûté 2,8 Md$ aux consommateurs en 2006. L'étude Gartner, réalisée auprès de 5000 Américains, indique que 24,4 millions d'entre eux ont cliqué sur un email frauduleux en 2006, contre près de 12 millions l'an passé. S'ils sont moins nombreux à avoir poursuivi le processus jusqu'à donner leurs coordonnées bancaires, ils perdent en revanche davantage d'argent qu'il y a un an. "La bonne nouvelle cette année, confirme ainsi Avivah Litan, analyste pour le Gartner, c'est que moins de gens pensent qu'ils perdront de l'argent au bénéfice des phishers. Mais quand cela se produit, ils en perdent cinq fois plus qu'en 2005". La perte moyenne par internaute grugé atteint ainsi 1 244 $ en 2006, contre 256 $ un en plus tôt. Et les récentes avancées faites par les éditeurs de navigateurs Web pourraient ne pas suffire à endiguer les dégâts causés par le phishing. Si IE7 et FF2 incorporent des fonctionnalités de lutte contre l'hameçonnage, "il est encore trop tôt pour juger de [leur] efficacité, estime Avivah Litan. Mais, cette technologie est certainement en retard de quelques années". Au-delà de l'efficacité des outils intégrés aux butineurs, la principale difficulté pour contenir les attaques par phishing tient au manque de coopération entre les FAI et les sociétés pour lesquelles se sont passer les auteurs des attaques. Or, rappelle Paul Laudanski, spécialiste de la lutte antiphishing, les pirates sont organisés et travaillent en coopération. "Ce dont nous avons besoin, c'est d'une communication libre et ouverte" entre tous les acteurs impliqués.