Si la loi française oblige désormais les revendeurs à récupérer le vieux matériel électronique de leurs clients, certains constructeurs, comme Apple, HP ou Dell, ne l'ont pas attendu pour reprendre leurs vieux ordinateurs. Selon une étude d'IDC, ces décisions n'ont pas pour seul but d'améliorer leur image ou même de protéger l'environnement. Le recyclage peut aussi rapporter gros aux entreprises. Certaines en profitent pour revendre des composants sur le marché de l'occasion (pièces détachées, processeurs) ou des matériaux (plastiques), d'autres utilisent leurs programmes de reprises pour inciter leurs clients à changer plus souvent de PC. Voire les deux à la fois. A condition toutefois d'arriver à récupérer ces anciens ordinateurs. Selon David Daoud, analyste chez IDC, seuls 7% des PC de particuliers et 30% des PC des entreprises sont récupérés par des canaux officiels. Le reste moisit dans des hangars et greniers à 35%, ou est redistribué à des proches (34% des PC domestiques) ou des associations et des employés (70% des PC de bureau). Certaines sociétés comme Redemtech se sont même spécialisées dans la mise en contact de compagnies high-tech et de ferrailleurs à la recherche de composants bruts. « Toute opération de développement durable en IT doit être financièrement avantageuse pour une société et ses actionnaires, » prétend Bob Houghton, président de Redemtech. « Finalement, être « vert » fait faire des économies en matière de coût de revient et dans l'extension de son infrastructure. » Et son commerce n'est pas prêt de disparaître. Selon IDC, entre 2005 et 2010, 955 millions de PC seront mis à la retraite.