Les 37 suppressions de poste qui ont été annoncées au mois de juin chez Oracle France devraient être effectives dans les jours qui viennent. Elles ne devraient pas toutes se traduire par des licenciements puisque la direction a ouvert 25 postes en priorité au reclassement interne. Le comité d'entreprise (CE) a toutefois demandé la création d'une commission de suivi de ces reclassements afin de s'assurer que tout serait fait pour optimiser les conditions de leur réalisation. « Rien ne promet l'adéquation des postes avec les profils, ni l'approbation des managers, ce qui peut vite conduire à réduire le nombre de personnes reclassées », souligne Elisabeth Chantrieux, déléguée syndicale CFDT. Avis négatifs Après avoir retardé de quelques semaines (la dernière réunion du Livre III a eu lieu le 17 août au lieu du 4 août) la procédure pour éviter de devoir négocier en plein mois d'août, en sous-effectif, le comité d'entreprise a finalement rendu ses avis lors d'une réunion extraordinaire qui s'est tenue le lundi 28 août sur le projet de plan de sauvegarde de l'emploi présenté par Oracle et sur ses conséquences sociales. Il a ainsi déclenché l'exécution du plan et le début des reclassements, malgré ses avis négatifs, puisque rappelons-le, l'avis du CE dans un telle procédure n'est que consultatif. Le CE continue de dénoncer l'absence de justification économique du plan. Il déplore aussi le refus de la direction d'accéder à ses demandes sur trois points principaux. D'abord la définition de catégories professionnelles pour désigner les postes à supprimer, qualifiée « d'abusivement restrictive » et de l'appel au volontariat. Il lui reproche aussi de ne pas mettre en adéquation des conditions d'indemnités de départ avec les profils impactés, notamment pour les personnes ayant le plus d'ancienneté et la plus faible « employabilité ». Globalement, le CE regrette qu'Oracle n'ait pas bougé d'un pouce par rapport aux conditions du dernier plan de sauvegarde de l'emploi mené suite au rachat de Peoplesoft, bien que le contexte soit différent. Renforcement de l'équipe syndicale Il sort toutefois de ces négociations avec une consolation. « Le dialogue social a progressé chez Oracle. Cette procédure a permis de mettre la direction devant ses responsabilités et de renforcer notre jeune équipe syndicale qui a commencé à se constituer en mars 2004, explique Elisabeth Chantrieux. Dans l'avenir, nous devrions pouvoir agir de façon anticipée ».