L'étiquette-slogan « changeurs de monde », choisie par la chambre syndicale des SSII et des éditeurs de logiciels pour la campagne de communication destinée à sensibiliser les lycéens à l'intérêt des métiers du secteur, est aussi censée faire « rêver » les dirigeants de ces firmes. Ayant opté pour ce thème des « entreprises qui changent le monde » pour animer l'Assemblée générale du 7 juin, l'Etat-major de Syntec Informatique s'est vu interpellé par Martin Hirsch, invité pour la circonstance, au sujet de « la nécessaire implication des entreprises dans la gestion des conséquences du progrès technologique sur la transformation des emplois et des métiers ». Dans son nouveau costume de Haut Commissaire, membre du gouvernement, l'énarque promoteur des solidarités actives s'est, de plus, chargé de ramener cette interpellation à un niveau bien concret. Et de proposer au président de Syntec Informatique, Jean Mounet, d'organiser un concours de conception-réalisation d'un logiciel facilitant la prise en charge et le traitement des personnes en difficultés. De quoi permettre aux entreprises adhérentes et à leurs salariés « de contribuer davantage à la transformation de la société » en prenant leur part d'initiative et de solidarité active contre la pauvreté. Transformation des métiers Sur le thème de la transformation des métiers... de l'informatique, et des conséquences sociales également évoquées lors de cette assemblée, l'opération « Changeurs de monde » trouve tout son sens dès lors qu'elle médiatise le passage de témoin entre la génération actuelle de jeunes cadres des SSII et les adolescents qui n'ont pas encore forcément choisi leur orientation professionnelle. Pour Jérôme Rideau, ingénieur d'affaires de la SSII Smile, l'un des « gourous » trentenaires qui ont répondu sur le site « changeursdemonde.com » aux questions des jeunes internautes, «ce genre d'initiative s'inscrit tout simplement dans la prolongation des échanges entretenus avec le monde étudiant». Echanges relevant «naturellement », selon lui, du comportement d'entreprise citoyenne, au renforcement duquel a exhorté, durant l'AG du Syntec Informatique, Jean-Marie Descarpentries, en tant de président de la Fnege (Fédération nationale pour l'enseignement de la gestion des entreprises). «A priori, nos métiers d'informaticiens, selon la façon dont on les exerce chez Smile, et notamment en s'impliquant dans les modèles économiques liés à l'Open Source, sont plutôt propices au développement de ces deux visions de l'entreprise : à la fois citoyenne, reliant la performance et le développement des activités à la capacité de l'entreprise à assurer le bien-être de ses salariés, mais aussi humaniste, tourné vers la société et la solidarité active », estime Jérôme Rideau.