Courtisé par Google et Microsoft, Facebook a finalement décidé de vendre une partie de son capital à l'éditeur de Windows. Le site communautaire va ainsi céder une participation de 240 M$ à Microsoft (soit 1,6% du capital), lequel accroîtra par ailleurs les services de publicités qu'il fournit à Facebook, devenant la plateforme publicitaire tierce exclusive de son nouveau partenaire. A travers cette prise de participation, le site emblème du Web 2.0 est valorisé 15 Md$. « Cela est un pari sur le futur de Facebook et positionne Microsoft pour une éventuelle acquisition, plus tard, tout en plaçant Facebook à l'abri de Google », estime Greg Sterling, analyste pour Sterling Market Intelligence. Sans reconnaître avoir été approchés par Google, les dirigeants de Facebook ont néanmoins affirmé être « chanceux d'avoir tant de personnes qui veulent s'associer avec nous autour de la publicité ». L'argent récolté par Facebook à travers cette prise de participation devrait être consacré à son développement, afin de répondre à l'exponentielle croissance du nombre de ses utilisateurs. Une croissance que le groupe entend voir perdurer au cours des douze mois à venir. « C'est clairement une bonne chose pour Facebook, confirme Greg Sterling, le site met la main sur une somme conséquente pour croître, et Microsoft lui permet d'atteindre la valorisation qu'il espérait. » Facebook, qui compte actuellement 320 salariés, espère faire passer ce chiffre à 700 dans un an. Chaque jour, le site enregistre environ 250 000 nouvelles inscriptions, pour un total avoisinant les 49 millions d'utilisateurs. La moitié de ces derniers se connecte quotidiennement au site. Du côté de Microsoft, l'opération pourrait lui permettre de se renforcer dans le domaine de la publicité en ligne, un domaine dans lequel le groupe de Redmond n'est jamais parvenu à s'imposer comme un acteur de poids. Microsoft avait ainsi vu MySpace et Youtube lui glisser des mains, et signer respectivement avec News Corp. et Google. Reste que le réservoir de publicité que constituent les réseaux sociaux semble fragile, la majorité de leur contenu étant sans véritable intérêt, voire sujet à controverse ou objet de vulgarité. « Il faut se poser ce genre de questions à propos de la viabilité des réseaux sociaux en tant que vecteurs de publicité », estime Allen Weiner, analyste au Gartner. Ce dernier pense néanmoins que les réseaux sociaux devraient évoluer dans les cinq années à venir, devenant, parallèlement à leur coeur de métier, des plateformes de fourniture de contenu.