Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à la Prospective et au Développement de l'économie numérique, a présenté ce matin 20 octobre le programme des "ateliers de l'élu 2.0". Elle souhaite ainsi inciter les parlementaires à blogger, twitter, poster, communiquer par ce biais. Les sessions serviront à présenter les outils de ce passage au 2.0, mais aussi et surtout, à expliquer aux parlementaires l'intérêt des blogs et des réseaux sociaux et à lever les freins qui font encore obstacle à la démarche. Nombre d'élus ont eu, par exemple, des expériences décevantes avec le Web 1.0, alors que d'autres ne voient dans le Web 2.0 qu'un jeu pour adolescents en mal d'occupation. Les parlementaires sont donc conviés à assister aux journées (*) organisées par le secrétariat d'Etat à la Prospective et au Développement de l'économie numérique, avec des spécialistes du domaine comme Daniel Kaplan, président de la FING (Fondation Internet nouvelle génération), observateur des usages d'Internet, ou encore Richard Descoings, directeur de Sciences Po Paris, conseiller d'Etat, à l'origine de la consultation nationale 'Lycée pour tous'. « Tous les parlementaires peuvent s'inscrire à un ou plusieurs ateliers, à condition d'être présents personnellement, indique Nathalie Kosciusko-Morizet, mis à part les présidents de groupe qui peuvent se faire représenter. » Michèle Delaunay (députée PS), Yannick Favennec (député UMP), Alain Lambert (sénateur UMP) et Pierre Moscovici (député PS), témoignent dans une vidéo de leur propre expérience du Web 2.0. Sur le Web 2.0, il y a une demande de spontané et de transparence « Internet chez les élus, on en parle beaucoup, mais on le pratique peu, reprend NKM. Et plutôt chacun de son côté, qui plus est. Sur le Web 2.0, il y a une demande de direct par les internautes, de spontané, de transparence. En un mot, d'authentique. » Connue aussi pour ses Twitts et sa page Facebook, la ministre a présenté quelques leçons tirées de sa propre expérience. « Les internautes ne supportent pas que l'élu ne communique pas en temps réel, explique-t-elle. Ils n'acceptent pas non plus que l'élu ne publie pas lui-même, mais fasse faire le travail par ses assistants. C'est véritablement un nouvel espace démocratique en construction. » La communication des élus via un blog ou des billets sur Twitter ou Facebook présente des intérêts évidents : échange direct avec le citoyen, démocratie interactive, etc. Mais elle soulève aussi des craintes vis-à-vis de populations peu connectées. On imagine principalement les difficultés des plus anciens, des ruraux ou encore des habitants de la banlieue, par manque d'accessibilité ou par crainte de la technologie. Dans la vidéo de témoignages qui sera présentée aux participants, Pierre Moscovici précisait : « j'ai 52 ans, il y a deux ans, je n'avais jamais touché un ordinateur. C'est vraiment très simple de s'y mettre ». Ce qui a permis à NKM de confirmer que parmi les inscrits (environ 20 parlementaires par module), tous les âges, toutes les régions, et tous les profils sont représentés. A noter qu'une 'hotline' sera assurée par le secrétariat d'Etat, afin d'accompagner les élus dans le Web 2.0 après leur passage dans les ateliers. Du coté des citoyens, des élus ruraux rassurent sur l'intérêt des habitants de province. La ministre, également maire de Longjumeau, affirme dialoguer régulièrement avec ses administrés sur Twitter. La secrétaire d'Etat évoque même en exemple ce qu'elle qualifie d'aspect positif d'Hadopi. La polémique soulevée par la loi ainsi dénommée a fait naître un intérêt, voire même une expertise, de certains internautes sur le fonctionnement du Parlement. (*) 21 octobre, 4 novembre, 18 novembre, 25 novembre 2009