Fort de ses positions dominantes, Oracle augmente ses prix comme il ne l'avait pas fait depuis longtemps. L'ampleur de la hausse moyenne -entre 15% et 20%- fait frémir. D'autant qu'elle s'ajoute aux réajustements réguliers, eux, de la puissance des CPU qu'applique Oracle pour ne pas pâtir des progrès des processeurs. Parmi les SGBD et les outils d'infrastructure, Oracle 11g Enterprise Edition augmente de 19% que ce soit en facturation par CPU ou par utilisateur. Les versions Standard et Edition One prennent 16%. Les clients les plus marris sont ceux de BEA, société qu'Oracle vient de racheter. La version haut de gamme du Weblogic Server (rebaptisée Enterprise d'Application Server) augmente de plus de 47%. Quant à la version d'entrée de gamme Weblogic Express, elle semble avoir purement et simplement disparue. Seul le décisionnel est épargné On peut aussi souligner la disparition des portails Workshop et AquaLogic de BEA ainsi que celle du serveur d'applications Java Edition d'Oracle. Le seul domaine ou Oracle n'augmente pas ses prix est celui du décisionnel. Sans doute par crainte de la force de frappe de SAP qui s'est renforcé avec le rachat de Business Object. En fait, Oracle procède même à une baisse de prix. Après tout, pourquoi l'éditeur se priverait-il d'augmenter ses prix vis-à-vis d'une clientèle quasi captive ? La réussite de sa très active politique de croissance externe à laquelle il a consacré plus de 20 Md$ lui permet de se placer à la première ou la deuxième place dans tous les secteurs où il opère. Premiers à commenter ces hausses, les spéculateurs en bourse n'y voient rien à redire. Bien au contraire. Ils poussent le cynisme jusqu'à minorer cette augmentation en avançant le fait que les grands comptes négocient toujours leur facture. Las, eux qui avaient pour habitude de chercher à obtenir une remise de 50% devront maintenant tabler sur plus de 60%... Ces analystes oublient benoîtement le cas des PME à la fois moins riches et moins bien armées. Elles n'auront d'autres choix que de se plier au diktat économique d'Oracle. Mais ce dernier n'est pas le seul à augmenter la pression sur ses clients. Il y a peu, SAP supprimait son tarif de base sur sa maintenance, contraignant tous les nouveaux utilisateurs à payer le prix fort.