Belle affluence sur le salon E-Marketing qui se tient au Palais des Congrès de Paris jusqu'à ce soir. « Il y avait ce matin 10% d'inscrits de plus par rapport à l'an dernier », notait hier au premier jour Alain Laidet, commissaire général du salon, qui pense atteindre une fréquentation équivalente à celle de la précédente édition (13 500 visiteurs en 2011 - mise à jour : le salon aura finalement enregistré 15 000 visiteurs en janvier 2012). Il souligne la bonne fréquentation des conférences : la plénière, consacrée aux nouveaux enjeux des fonctions marketing à l'ère du numérique, celle portant sur les usages du marketing mobile qui explosent, mais aussi la session couvrant le marketing B-to-B, qui a enregistré 1 500 inscriptions.

« Aux côtés des thèmes fondamentaux du salon que sont l'e-mailing, la publicité en ligne, l'affiliation et le search, arrivent le social et le mobile, avec des entreprises qui se demandent comment elles doivent impliquer leurs marques sur ces sujets », pointe Alain Laidet. Des déploiements qui doivent se compléter d'outils d'analyse du référencement SEO (search engine optimization) et de la e-reputation. Sur le salon, on trouvait dans cette catégorie l'éditeur Yooda, avec son logiciel d'analyse et d'automatisation du référencement SeeUrank, ou des sociétés telles que Ucatchit (plateforme de monitoring des stratégies SEO), SearchMetrics (logiciel d'analyse du référencement), AdQuantic qui optimise les campagnes s'appuyant sur les Adwords de Google, ou encore Score MD qui développe la solution de scoring comportemental Pilot ROI.

Gare à l'abus de notifications sur les mobiles

Une enquête de Médiamétrie a décompté 18,3 millions de « mobinautes » en France au 3e trimestre 2011. Parmi les centres d'intérêt du salon, la conférence portant sur les usages du marketing mobile a réuni les éditeurs Mobiletag et Fidall, et la société de services mobiles Surikate. Mobiletag a développé une application pour lire les flash codes (codes barre 1D/EAN, 2D...) avec l'appareil photo d'un smartphone et accéder à des informations complémentaires. « Nous avons 10 millions d'applications téléchargées ou pré-embarquées en natif sur les mobiles », a indiqué Christian-François Viala, son directeur marketing, en précisant que 60% de sa base utilise un iPhone (à noter que parmi les autres plateformes, il conserve une base Symbian). Il estime que le code 1D sera le code de l'année 2012. « C'est le plus déployé, il faut des parcs importants pour faire des campagnes », a-t-il souligné. Il s'agit pour lui des solutions les plus faciles à utiliser pour les annonceurs. Interrogé par Christophe Romei, fondateur de la conférence lemobile'2012, le directeur marketing de Mobiletag recommande l'existence d'un site mobile ou d'une application dédiée derrière le code barre et met en garde sur la customisation du code barre qui risque d'en fausser la lecture.

Lancée en juillet 2010 pour l'iPhone, l'application de Fidall compte plus de 600 000 utilisateurs et gère 3,5 millions de cartes de fidélité, six par personnes en moyenne, indique Yann Casanova, fondateur de la société Fidall. « Nous collaborons avec des enseignes qui émettent des cartes », explique-t-il. « Pour l'utilisateur, l'adhésion se fait en quelques clics. Il peut ensuite consulter ses comptes, ses soldes de points et recevoir des deals. » La société s'est lancée sur Android il y a quelques mois. Elle privilégie l'envoi d'informations en lien avec les cartes possédées afin d'éviter de « spammer » les clients. Sur ce point, Jules Minvielle, fondateur de Surikate, rappelle qu'en cas d'abus de notifications push, la sanction de l'utilisateur, c'est la désinscription. Il signale par ailleurs que les notifications sont aussi un moyen de faire revenir les utilisateurs dans les applications mobiles. « Au bout de 6 mois, seuls 15% des utilisateurs reviennent dans une application », indique-t-il.

« Gamification » et sites communautaires

Sur la session marketing mobile, une deuxième table ronde a donné la parole à Christophe Guittard, responsable Internet et données de Disneyland Paris. Pour aider les visiteurs à optimiser leur journée, le parc d'attractions leur propose une application mobile, développée par Pure Agency. « Nous comptons 1 million de téléchargement, 500 000 visiteurs uniques par mois et avons augmenté de dix points la satisfaction de nos clients », a indiqué Christophe Guittard. Parmi les autres intervenants, Dimitri Vardakas, co-fondateur de Seventhside Games, une société versée dans le « géosocial » et la gamification qui consiste à exploiter les mécanismes du jeu pour stimuler la participation des utilisateurs. Seventhside intègre l'environnement réel de l'utilisateur dans les jeux grâce à la géolocation. La société s'adresse aux marques avec des offres sur mesure, qui peuvent aussi être industrialisées. Elle a lancé en octobre son premier jeu pour iPhone et iPad, Beebble, dans lequel des abeilles développent des villes et communiquent avec les humains.