Les fabricants de systèmes multifonctions sont confrontés à une stabilisation de leurs ventes à laquelle participe la volonté des entreprises de réduire leurs volumes d'impressions. Pour préserver leur chiffre d'affaires, il leur faut aujourd'hui développer des portefeuilles de services et de solutions, à l'image de ce que fait Sharp avec le lancement de Cloud Portal Office en Europe. Ce service de partage et de stockage de documents en ligne sera disponible en France à compter du début décembre. A la différence d'un Varonis, d'un Dropbox Pro ou d'un Google Drive qui sont accessibles à tous, l'offre de Sharp ne pourra être souscrite que par les entreprises en possession de ses copieurs.

« Cloud Portal Office permet d'envoyer un document scanné directement depuis un multifonction vers l'espace de stockage alloué à une entreprise. Les fichiers sont consultables, modifiables et téléchargeables sur un PC, une tablette ou un smartphone indépendamment de leur marque, grâce à une interface utilisateur web. Ils peuvent également être imprimés directement depuis l'un de nos copieurs », explique Nathalie Chamblain, la directrice marketing digital document systems group de Sharp France. Le pilotage du système depuis un multifonction est facilité par le fait que le constructeur propose une large gamme de produits dotés d'un écran tactile.

Des connecteurs avec d'autres services cloud

Le service est également doté d'une interface d'administration destinée à la création de comptes utilisateurs et au paramétrage des leurs droits sur les documents. « Elle sert également à paramétrer l'accès à des fichiers hébergés par des tiers depuis Cloud Portal Office, indique Nathalie Chamblain. Lorsque le service sera disponible en France, nous proposerons, par exemple, un connecteur qui permettra de consulter des fichiers stockés sur Dropbox sans sortir de notre environnement. D'autres connecteurs seront livrés par la suite. »

Le portail d'accès et d'administration du service de Sharp est hébergé en Allemagne par Fujitsu. Les documents eux-mêmes sont stockés chez Amazon Web Services en Irlande. Le choix du prestataire américain peut sembler étonnant au vu des craintes que fait peser le Patriot Act américain sur la confidentialité des données stockées par des prestataires étrangers. De façon assez étonnante, Nathalie Chamblain assure pourtant, et à tort selon nous, que « les entités européennes d'Amazon ne sont pas soumises à cette législation. »

En ce qui concerne la vente de Cloud Portal Office, elle sera réalisée sous forme d'abonnement mensuel par les forces de ventes directes du constructeur mais par aussi ses partenaires bureauticiens. « Dans ce dernier cas, nous avons mis en place un schéma de distribution qui ne nous permet pas de connaître nominativement les entreprises clientes », précise Nathalie Chamblain. Le fabricant est peu disert sur la marge que les revendeurs peuvent espérer réaliser sur la revente de ses services dont la tarification n'est pas encore connue elle non plus. Tout juste se contente-t-il d'indiquer que la rémunération des revendeurs devrait être meilleure que sur la commercialisation de matériels.