La direction du distributeur en téléphonie mobile The Phone House a annoncé ce 30 avril au comité d'entreprise que la société cessera son activité en France de façon progressive courant 2014. La filiale de l'américain Best Buy et du britannique Carphone Warehouse exploite plus de 330 boutiques dans l'Hexagone et emploi 1 200 salariés, aujourd'hui menacés. Dans un communiqué de presse, l'enseigne indique « faire de la sauvegarde des emplois son unique objectif et travailler à une série d'initiatives permettant d'identifier de nouvelles opportunités pour ses salariés. »

Lâchée par Bouygues Telecom puis par Orange

La décision radicale que vient de prendre The Phone House n'est pas surprenante. Comme tous ses homologues, l'enseigne multi-opérateurs subit la tempête qui s'est abattue sur le marché de la téléphonie mobile depuis l'arrivée de Free. Elle a contraint les autres opérateurs à lancer des offres low-cost uniquement vendues en ligne et à revoir à la baisse les tarifs de leurs forfaits avec subvention de terminal. D'où une perte de marges pour leur distributeurs comme The Phone House. Pour ne rien arranger, l'enseigne a perdu son contrat avec Bouygues télécoms dont elle ne commercialise plus les forfaits depuis janvier 2013. L'opérateur représentait 12% du chiffre d'affaires de l'enseigne. En mars dernier, c'était au tour d'Orange (52% des revenus de The Phone House) d'annoncer la fin de son accord de distribution avec l'enseigne à compter de la fin 2013. En avril, l'opérateur a certes repoussé l'échéance jusqu'à la fin 2014, mais cela ne saurait suffire à l'enseigne qui se retrouverait au mieux en capacité de commercialiser les forfaits de deux opérateurs sur trois (SFR n'ayant pas annoncé de rupture de contrat jusqu'à ce jour).

Suite à l'annonce de rupture de son contrat avec Orange, The Phone House avait lancé un PSE portant sur la suppression de plus de 200 postes et la fermeture de 79 magasins. L'opération avait été suspendue pour étudier l'impact de la fin du partenariat entre l'enseigne et l'opérateur historique. En toute logique, un nouveau plan social d'une ampleur incomparable devrait être mis sur pied, à priori en mai. Une partie du réseau de boutiques et des emplois pourrait peut-être être sauvée si, comme l'aurait indiqué la direction de The Phone House, une de ses pistes de repreneurs se concrétisait.