L'éditeur s'est également rendu compte que l'offre devrait disposer d'un solide support mobile au moment de son lancement. Tibbr s'accompagne d'applications natives pour les plateformes d'Apple, BlackBerry et sous Android. D'autres doivent suivre. De fait, Tibco pense que si un produit comme Tibbr ne peut pas être mis en oeuvre de façon universelle sur des terminaux mobiles, son adoption ne peut qu'être freinée.

La plateforme a déjà reçu une appréciation positive de l'analyste Ray Wang, PDG du cabinet Constellation Research, spécialisé depuis de nombreuses années sur les logiciels professionnels. Il trouve que cet outil de collaboration a beaucoup d'allure, surtout venant d'une société dont on n'aurait pas attendu ce style de produits. « C'est l'une des choses qui peut apporter de la pertinence à Tibco en 2011 », estime-t-il. L'aptitude de Tibco à filtrer l'information pour descendre jusqu'à l'information qui sera véritablement utile, c'est le composant crucial de l'offre, selon lui. « Nous sommes submergés par toute cette information », ce qui fait que même un modeste flux d'actualités sur un compte Facebook se transforme rapidement en vraie pagaille, fait justement remarquer Ray Wang.

La SSII Ciber passe de Yammer à Tibbr

L'un des premiers clients de Tibbr est le prestataire de services IT Ciber (8 000 personnes, plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires). La plateforme va être déployée auprès de tous ses salariés, a indiqué Tony Hadzi, président de Ciber pour l'Amérique du Nord. La société va migrer de la plateforme de collaboration Yammer pour passer sur Tibbr, a-t-il expliqué. Yammer a été remarquablement accepté par les salariés, une adoption qui a en outre nécessité peu d'efforts de la part de l'encadrement de Ciber. Comme la société utilisait la version gratuite du logiciel, cette expérience a constitué une façon peu coûteuse de tester l'intérêt du réseau social interne, relate Tony Hadzi.

Le groupe Ciber connaît une période de transformation et poursuit l'objectif de rassembler une organisation jusque-là plutôt fragmentée, explique celui qui est aussi le vice-président exécutif de la société. « Nous avons lancé le concept de réseau social et mon intention d'adopter une approche agnostique. Il s'agissait davantage, pour moi, de restructurer la société et d'utiliser ce moyen comme l'un des outils principaux pour changer l'état d'esprit des équipes sur le terrain et de mes cadres dirigeants ».

Mais, avec le temps, la société a trouvé insuffisantes les fonctionnalités de Yammer. « L'expérience de Tibco dans les solutions d'intégration a constitué un argument de vente pour Tibbr », pointe Tony Hadzi. Yammer constituait davantage une solution ponctuelle, tandis que Tibco proposait un produit pouvant être déployé à l'échelle de l'entreprise.