Reposant sur un serveur d'applications Java (Apache Tomcat) et empruntant un grand nombre de composant au monde libre (OpenLDAP, MySQL, Postfix, ClamAV, SpamAssassin ou encore Lucene) Zimbra, racheté par Yahoo en 2007 pour 350 millions de dollars, est une plate-forme Open Source très populaire dans les environnements Linux et MacOS, et auprès des universités et des FAI. En France, Free a choisi ce service pour ses abonnés tout comme certaines collectivités locales comme la ville de Dieppe ou le Conseil Général d'Aquitaine. Si les détails financiers de cette acquisition n'ont pas été dévoilés, Kara Swisher, qui anime le blog Boom Town, estime que VMware paiera 100 millions de dollars pour Zimbra et qu'un grand nombre des salariés de la société trouveront à faire chez VMware. Christ Wolf, analyste au Burton Group, affirme pour sa part que ce rachat est logique pour VMware, qui a réalisé qu'il lui était nécessaire d'enrichir son offre pour contenir l'appétit d'acteurs comme Microsoft. Rompre la dépendance à Microsoft En avril 2009, VMware, aujourd'hui dirigé par un ex-dirigeant de Microsoft, Paul Maritz, a racheté SpringSource pour enrichir son portefeuille applicatif Java. La compagnie avait à l'époque précisé que l'acquisition de SpringSource permettrait de conduire plus facilement de nouveaux projets au sein d'un cloud interne ou externe. Paul Maritz indiquait à cette occasion que VMware proposerait non seulement une infrastructure cloud avec ses solutions de virtualisation, mais poussait également l'idée d'une nuée de nouvelles applications et de leur fusion dans une plate-forme cloud globale. « L'acquisition de Zimbra reste une démarche fort judicieuse de la part de WMware » explique encore Christ Wolf. Elle fait partie d'une réflexion stratégique pour redéfinir l'application traditionnelle et ce que les entreprises attendent. «VMware a bien compris que si elle reste sur sa trajectoire actuelle, en tant que simple plate-forme de service pour les applications Windows, Microsoft finira par devenir l'acteur numéro 1 dans le domaine de la virtualisation . « Le rachat de Zimbra présente des risques, mais c'est un pari que VMware prend à long terme parce que des personnalités comme Paul Maritz et Tood Nielsen (le directeur des opérations de la firme) savent très bien quelles forces s'agrègent devant eux », poursuit Chris Wolf. «Ce n'est un secret pour personne que beaucoup d'entreprises cherchent à développer des plates-formes de services, pour l'e-mail et le travail collaboratif en particulier. Cette acquisition est donc une opportunité pour WMware. Si Zimbra leur donne une pièce essentielle dans ce meccano complexe, cette solution leur permet également d'accompagner les entreprises qui désirent rompre la dépendance qui les lie à Microsoft. Un attachement qui démarre bien souvent avec Exchange » précise-t-il encore. Chris Wolf souligne toutefois que Zimbra n'est qu'une pierre dans l'édifice que doit encore construire VMware. La société arrive sur un marché particulièrement encombré avec des acteurs comme Microsoft, mais également IBM/Lotus, Cisco et Google. «Ce rachat n'est toutefois pas une action limitée à 2010, c'est une brique essentielle pour la mise en place du VMware des années 2015/2020," conclut-il.