Lors du salon du recrutement des ingénieurs et scientifiques conjointement organisé par l'Apec et le CNISF les 13 et 14 décembre, aux côtés des 40% de jeunes diplômés, ils étaient plus de 30 % de cadres en activité à s'être inscrits en amont et à avoir fait le déplacement sur le site du Cnit-La Défense. Sur deux jours en pleine semaine (le salon ouvrait ses portes entre 9h et 19h), ils avaient pris sur leur temps de travail, RTT ou congés pour rencontrer 97 entreprises venues recruter plus de 4 000 collaborateurs. En volume, la palme a été remportée par le secteur informatique et télécom qui représentait 30% des structures présentes. Autres domaines en recherche de talents scientifiques : l'industrie (28%), le consulting en ingénierie (18%), le BTP et les bureaux d'études (7%), et les organismes de recherche publique (12%). Un turn-over qui s'affirme dans un contexte pré-électoral où, traditionnellement, l'attentisme est de rigueur Sur le profil des 30% personnes en activité inscrites à ces journées, les chiffres communiqués par l'Apec sont plus précis encore : près de 30 % sont dans la fonction recherche, études techniques et plus de 15 % sont dans le secteur R & D. Est-ce la curiosité qui a poussé ces cadres de très haut niveau à s'inscrire puis à venir rencontrer les entreprises intéressées par leur profil lors de ces deux jours ? Sont-ils mal à l'aise dans leur entreprise ? Une étude récente d'Oberthur Consultants montre que le nombre de démissions a doublé en deux ans : il est de 7,6% sur l'ensemble de la France et de 8,4% en région parisienne. « Le taux de démission dans les SSII est particulièrement impacté par la mobilité des plus jeunes, dans les fonctions d'analystes en organisation et maîtrise d'ouvrage, en études et développement, en base de données. Les postes de spécialistes réseau/système connaissent des tensions avec un taux de démission en région parisienne de 16,7% dans les SSII. L'expert en organisation est aussi sollicité : le taux de démission atteint 17,0% en région parisienne dans les SSII », indiquent les analyses d'Oberthur Consultants qui mettent en corrélation ces taux avec « une surchauffe des salaires ». Reste à savoir dans quelles proportions la tendance augmentera, d'autant que, traditionnellement, les démissions sont moins fortes en période pré-électorale où la tendance est à l'attentisme jusqu'aux échéances présidentielles. Et surtout, au cours des premiers mois de 2007, combien des 4 000 recrutements annoncés et commencés sur le salon des 13 et 14 décembre, se concrétiseront par des entrées effectives en poste dans les 97 entreprises présentes.