Les apps ne sont pas mortes, loin de là. C'est ce que pensent 93% des utilisateurs sondés pour le 2ème baromètre Open des usages mobiles, réalisé en France métropolitaine avec l’EBG et Testapic. Parmi les répondants, 72% se disent accros au smartphone. Pour cette enquête, les mêmes questions ont été posées à 1113 utilisateurs et 1054 professionnels (dont 474 proposent déjà une app liée à leur marque). On trouve en moyenne 39 apps sur les téléphones mobiles et tablettes, dont 4 sont utilisées pour travailler comme Google Drive Dropbox ou Workplace. Mais pour être remarquée et téléchargée, une app mobile doit savoir se distinguer de ses concurrentes. En confrontant le point de vue des utilisateurs et des professionnels, le baromètre Open révèle quelques distorsions.

Ainsi plus de 80% des utilisateurs privilégient la boutique en ligne (Apple Store, Google Play…) pour chercher une app alors que seuls 20% des professionnels soignent leur référencement sur ces boutiques, en insistant plutôt sur le site Internet comme levier de téléchargement. Les utilisateurs se fiant à leurs pairs, c’est toujours le bouche à oreille qui prime dans le succès d’une app. Juste derrière, ce sont les notes attribuées à l’app et les commentaires qui influencent le téléchargement pour 1 consommateur sur 2. Pour les fournisseurs, l’attrait et la qualité des apps qu’ils proposent est primordiale car plus de 70% des utilisateurs l’associent étroitement à l’image de marque globale de l’entreprise qu’elle représente. A noter toutefois que sur 10 apps jugées mauvaises, seules 2,5 génèrent un commentaire négatif.

48,1% des professionnels ne sont pas encore penchés sur le GDPR

Chez les professionnels, c’est la direction générale qui est décisionnaire à 34,2% de la création d’une app, la direction marketing l’emportant dans 33,6% des cas. Le budget moyen de création d’une applications s’élève à 91 000 euros soit 11% de plus que l’an dernier. Un point important, alors que le règlement général sur la protection des données doit être appliqué d’ici un an au niveau européen, 48,1% des professionnels ne se sont pas encore penchés sur les nouvelles obligations qu’il va imposer. Mais parmi ceux qui l’ont fait, 63,8% ont déjà engagé une action et 8,5% se sont déjà mis aux normes, indique le baromètre.

Les achats mobiles ont nettement évolué. En un an, le nombre de personnes ayant acheté au moins une fois depuis leur smartphone a augmenté de 21% (plus de 50% du trafic Internet provient des smartphones depuis l’été dernier, selon le Credoc), par rapport au dernier baromètre. Près de 13% des répondants achètent un ou plusieurs fois par semaine à travers une application. A noter que 43% du panel utilise ses apps comme carte de fidélité, pour cinq enseignes en moyenne, avant tout de la grande distribution (Carrefour, Leclerc, Gifi…). Mais les apps utiles viennent au premier rang des demandes : celles des banques, des réseaux sociaux, les cartographies, les aides à la conduite, les transports et les jeux, mais aussi les services publics.

La rapidité, 1er critère pour adopter et conserver une app

Les utilisateurs doivent être rapidement convaincus par une app. Dans le cas contraire, ils passent vite à une autre. Et la rapidité de chargement est le 1er critère pris en compte par 43,4% des mobinautes. La lenteur est la première cause de désinstallation pour près de 73% des répondants. Ce critère est largement sous-estimé par les professionnels qui ne sont que 37% à le penser. Eux mettent plutôt en avant l’intérêt de l’app. D’autres critères entrent en jeu : la consommation de la batterie et de la mémoire, en particulier.

La géolocalisation par défaut est activée par 61,4% des utilisateurs, soit une progression de 7,6 points en un an. A comparer toutefois aux 67,9% de professionnels qui leur demandent d’activer cette géolocalisation au moment du téléchargement. Seulement 1 sur 2 est d’accord pour activer les notifications, beaucoup moins que ce que croient les professionnels (qui estiment ce chiffre à 80%). Quant au seuil tolérable de notifications envoyées par les apps, il est selon les cas évalué entre 3 et 5 par jour. Pour 55,5%, les alertes et notifications doivent être paramétrables. Encore une demande que les professionnels ne perçoivent pas car ils sont seulement 20% à juger qu’elles doivent être personnalisables.