Cette plate-forme de démonstration vise clairement aussi à faire taire les critiques faisant suite à la décision d'Apple d'exclure le support Flash de ses appareils mobiles. Cette vitrine comprend sept démos différentes, chacune destinée à illustrer une capacité spécifique des navigateurs web à venir, y compris la vidéo et la lecture audio, la typographie, la manipulation d'image, les panoramas VR et les présentations à 360 º.
En plus du lien qui dirige le lecteur vers la lettre ouverte de Steve Jobs « Réflexions sur Flash » qui a créé la polémique, le visiteur peut lire que « les standards ne sont pas des add-ons pour le web. Ils sont le web. »

L'espace dédié affirme et précise que «bientôt d'autres navigateurs tireront aussi profit de ces standards pour le Web. » On ne pouvait s'attendre à autre chose de la part d'Apple, dont l'histoire est marquée par l'abandon de technologies anciennes (System 9, NuBus, PowerPC ou Port série) et sa tendance à promouvoir celles à venir. On se souvient à ce propos de la célèbre déclaration faite par le PDG d'Apple à l'occasion du lancement du premier iPhone lors de la Macworld Conference 2007. Citant Wayne Gretzky, le plus grand joueur de hockey sur glace de tous les temps, Steve Jobs avait déclaré : « Je patine à l'endroit où le palet sera, pas là où il a été. » Cette fois, à l'occasion du D8, celui-ci a dit: « Flash semble être de son temps mais est en déclin, et le HTML5 figure ce qui arrive. » Pourtant, le fait demeure que, si le HTML5 peut être l'avenir du web, la norme est à l'heure actuelle incomplète et peu susceptible d'être «officiellement désignée » avant 2022, même si de nombreux navigateurs seront en mesure de soutenir le nouveau standard d'une manière significative bien avant cette date. Et la volonté d'Apple de le supporter exclusivement pourrait bien accélérer le rythme avec lequel les autres navigateurs l'adopteront. La cohérence entre les navigateurs web n'affecte pas pour autant les sites Internet basés sur Flash, pour la raison évidente qu'Adobe contrôle exclusivement le développement et l'évolution de sa plateforme - un motif de critique contre Flash perçu comme fermé et trop propriétaire.

En outre, il reste encore de nombreuses questions en suspens sur certaines technologies qui constitueront la norme : par exemple, la Fondation Mozilla, qui développe le navigateur web Firefox, a jusqu'ici refusé de soutenir la vidéo au format H.264/MPEG-4 en raison de son caractère propriétaire et des questions de licence qui l'entourent. Si cette décision devenait définitive, le support du HTML5 signifierait au final de devoir diffuser les vidéos dans de multiples formats incompatibles. Reste que, la vitrine HTML5 d'Apple montre que l'entreprise fait un pari important sur les capacités de son navigateur web phare. A en juger par les démos, le futur des applications HTML5 semble en effet très prometteur. A noter que ces démonstrations ne fonctionnent que sur les versions les plus récentes du navigateur Safari, et les appareils du type iPhone, iPod touch et iPad. Ceux qui utilisent d'autres navigateurs - y compris ceux basés sur WebKit, dont le moteur de rendu HTML sous-jacent est identique à celui utilisé par le navigateur d'Apple - sont dirigés vers une page de téléchargement de Safari.