Les analystes, au tout début 2007, l'avaient pressenti. La reprise des investissements informatiques du secteur banque-finance (dépenses en hausse de 6% en 2006 selon IDC) liée à une conjoncture particulièrement favorable pour ce segment du secteur tertiaire (+36% pour l'emploi cadre de ce segment en 2006, selon l'Apec), donnait le signe d'un renforcement de l'embauche d'informaticiens pour ce secteur et, surtout, chez les prestataires. L'autre secteur porteur, car fortement engagé dans des investissements d'infrastructure et de rationalisation des équipements logiciels et des systèmes d'information (convergence aidant) étant celui des télécommunications (opérateurs, fournisseurs d'accès, audiovisuel). Les plans d'embauche récemment annoncés par les structures de tailles diverses, spécialistes du monde bancaire telles BFD (48 salariés), Aedian (450 salariés), ou plus diversifiées en termes de clientèle cible, telles Net2S (735 salariés en France et hors frontières) ou SQLI (1200 salariés), le confirment. Le quota d'embauches prévues pour 2007 par chacune de ces SSII, par rapport à leur effectif actuel, tourne autour d'une recrue pour quatre salariés en exercice. Ce qui suppose, d'ailleurs, une solide organisation à l'accueil des candidats et des embauchés. Chez BFD, pour la dizaine de jeunes consultants recherchés, comme chez SQLI (300 recrutements en 2006, 500 en 2007, compte tenu du turnover reparti à la hausse), l'accent est mis sur la capacité à s'insérer dans le processus rigoureux d'amélioration continue de la prestation (production de logiciels applicatifs) que représente la démarche CMMI (Capacity Maturity Model). Pour le groupe Net2S, les 250 recrutements prévus, dont 15% d'ingénieurs d'affaires, se répartissent entre les trois filiales Net2S France (intégration de systèmes, infogérance), CyberNetworks (sécurité) et Prédixio (informatique décisionnelle) : trois filières de prestations particulièrement en vogue dans les secteurs bancaire et télécom. Le conseil, en amont des prestations d'ingénierie, tire également parti de la relance, comme en témoigne, par exemple, la progression de Greenwich Consulting. Lancée il y a cinq ans sur le créneau de la stratégie et du management des télécoms et médias, ce cabinet mutualise ses processus managériaux sur dix pays d'Europe, avec un pôle fort d'une centaine de consultants en France (Paris). Pour un effectif de 150 consultants au total, il est prévu 70 nouvelles recrues (25 en France) en 2007, dans la lignée de l'embauche assurée en 2006 (60 en Europe, 30 en France). De quoi assumer un turnover en hausse (en dessous de 15%) et néanmoins maîtrisé (le taux de mobilité des grands cabinets de conseil flirte avec les 25%).