Il n’y a pas que les grands groupes qui déposent des brevets en France. A l’occasion de son classement 2018 des déposants de brevets, l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) y a ajouté un palmarès des ETI et des PME qui ont vu le plus de demande de brevets aboutir l’an passé. « Je me réjouis par ailleurs de la présence de deux entreprises de taille intermédiaire dans le Top 50, ainsi que de la présence de PME qui ont été détectées et accompagnées par l’INPI dans les palmarès régionaux », ajoute Pascal Faure, directeur général de l’INPI. « Elles sont le signe que PME et ETI intègrent de plus en plus la dimension stratégique de la propriété industrielle dans leur développement. »

Ces deux sociétés à figurer parmi les 50 entreprises ayant déposé le plus de brevets en 2018 sont le groupe Soitec, spécialiste de la production de matériaux semi-conducteurs, et l’équipementier automobile Trèves. Le premier maintient sa 46e place, qu’il a obtenu en 2017, avec 29 demandes publiées quand le second fait son entrée dans le classement à la 48e place avec 28 publications. Et fasse à la croissance du nombre de demandes venues des entreprises de taille moyenne, l’INPI ajoute pour la première fois à son classement deux palmarès des principales ETI et PME déposantes en 2018.

La majorité des brevets viennent des régions

Chez les ETI, après Soitec et Trèves qui sont logiquement en tête, on trouve Parrot SA, conceptrice de drones, qui a vu 22 de ses demandes de brevets publiées. Elle est suivie de Gaztransport et Technigaz (GTT) spécialiste de l’ingénierie navale, avec 19 publications. Au total, les 10 premières ETI ont cumulé 185 brevets déposés en 2018. La majorité de ces entreprises déposent leurs demandes en régions : 3 dans le Grand-Est, 2 en Auvergne-Rhône-Alpes et une dans les Hauts-de-France, et viennent de secteurs variés, allant de la cosmétique à l’agriculture, en passant par l’électronique.

Côté PME, le premier rang est occupé par le Supergrid Institute, spécialiste du transport d’électricité, qui a déposé 16 brevets qui ont été publiés en 2018, ce qui la place au 80e rang du classement global. On y trouve également le Toulousain Sigfox, qui a pu publier 11 brevets l’année dernière. Mais c’est la région Auvergne-Rhône-Alpes la plus prolifique dans ce palmarès, puis que 5 des 10 PME de ce classement viennent de là-bas. Cette même région cumule le plus de demandes de brevets publiés après l’Île-de-France : 1 629 contre 7 687 pour la seconde.

L'Auvergne-Rhône-Alpes et l'Occitanie sont les régions les plus prolifiques en brevets après l'Ile-de-France. (Crédit : INPI)

Un top 4 inchangé depuis 2016

L’IT ne fait pas partie des quatre domaines les plus brevetés en 2018 (mécanique, électrotechnique, chimie et instruments). Mais l’informatique concerne 1 052 brevets obtenus, la communication numérique 469, les semi-conducteurs 433 et les télécommunications 378. Ceci sur un total de 16 222 brevets déposés en France. Ce dernier chiffre connaît une légère baisse de 0,2% comparé à 2017.

Concernant les quatre leaders de ce top 50 annuel des dépôts de brevets, il reste inchangé depuis 2016. Valeo tient toujours la première place avec pas moins de 1 355 validations de brevets, suivi de PSA et ses 1 021 publications. Safran atteint les 783 obtentions et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), établissement public, s’enorgueillit de 674 publications l’an dernier. L’INPI note enfin les bonnes progressions d’Alstom, qui a publié 30% de brevets supplémentaires en 2018 ; Air Liquide qui gagne trois places et arrive en 15e position ; Michelin et ses 332 brevets validés ; et Arkema qui progresse d’une place avec 16% de brevets supplémentaires.