En direct de Hanovre. La Chine est le pays mis à l'honneur cette année au Cebit de Hanovre (16-20 mars 2015), le salon étant lui-même placé sous le signe de la « d!conomy », contraction de digital economy. 600 entreprises chinoises participent au salon dont Huawei, déjà bien implanté sur le marché européen, notamment en France, et qui vient d'ouvrir un centre de design à Paris, et les fabricants de smartphones ZTE ou Xiaomi, présents 2 semaines plus tôt au Mobile World Congress de Barcelone. En presque 30 ans d'existence, la manifestation allemande a traditionnellement accueilli parmi ses exposants de nombreuses sociétés asiatiques venues présenter leurs produits sur le marché européen. Au plus fort de son succès, dans les années 90 et 2000, le salon a réuni 7 000 exposants et 800 000 visiteurs. Il compte cette année 3 400 exposants de 70 pays et a accueilli l'an dernier 200 000 visiteurs, à 90% professionnels. Tandis que le Cebit cédait du terrain, d'autres salons, comme le MWC consacré à la mobilité, ont de leur côté monté en puissance.

Lors de la cérémonie d'ouverture, ce dimanche à Hanovre, Jack Ma, l'atypique fondateur du site chinois de e-commerce Alibaba, 33ème fortune mondiale selon Forbes (2ème en Chine), est revenu sur sa toute première participation au Cebit, quatorze ans plus tôt. Les exposants se pressaient à Hanovre et il avait eu du mal à louer un stand, que les visiteurs avaient eux-mêmes du mal à trouver. « Aujourd'hui, je reviens chercher la pièce manquante du business Internet, en Europe », a-t-il déclaré en mentionnant la difficulté de certaines sociétés Internet à dépasser les 3 années d'existence et en évoquant la collaboration avec les entreprises avec les entreprises traditionnelles.

Aux premiers rangs de l'assistance de l'Opening session du Cebit 2015 : la chancelière Angela Merkel, le vice-premier ministre Ma Kai, les CEO de SAP et Software AG, Bill McDermott et Karl-Heinz Streibich, ou encore, Vishal Sikka, ex-CTO de SAP, désormais CEO de la SSII indienne Infosys. (crédit : LMI)

Toujours enthousiaste, le dirigeant a bien sûr insisté sur l'importance des données et le M2M, en pointant au passage la nécessité d'être responsable, avant d'assurer que ce n'était pas la connaissance technologique qui changeait le monde, mais le rêve (sic). Il a clos sa prise de parole par un achat sur son site de e-commerce (un timbre ancien sur Hanovre) qu'il a payé en s'identifiant à l'aide d'une technologie de reconnaissance faciale. En France, la solution SaaS de gestion de ventes en ligne de Neteven s'intègre maintenant avec la marketplace Tmall d'Alibaba.

Angela Merkel veut généraliser le 50 Mbits en Allemagne d'ici 2018

Après une courte vidéo du 1er ministre chinois Li Keqiang sur le renforcement de la collaboration entre Allemagne et Chine, le vice-premier ministre du pays présent à Hanovre, Ma Kai, a indiqué que les deux pays étaient complémentaires, parlé d'une meilleure protection de la propriété intellectuelle et d'un renforcement de la sécurité. De bonnes intentions affichées qui contrastaient avec les protestations des associations des droits de l'homme, notamment celles d'Amnesty International, organisées en marge de sa venue, notamment via une campagne de communication dans les transports publics. Enfin, à sa suite, la chancelière Angela Merkel a énuméré une longue série de projets et d'intentions pour accélérer le développement du numérique, dont la généralisation du 50 Mb/s en Allemagne d'ici 2018, le renforcement du capital risque, des mesures pour assurer la sécurité dans le cloud, comme l'anonymisation des données (« sécurité et innovation doivent être combinées », a-t-elle pointé), la mise en place d'un marché numérique européen, ou encore les avancées dans le domaine de l'automobile connectée.

En début de soirée, Dieter Kempf, président du Bitkom, fédération allemande des professionnels de la IT, avait également insisté sur la nécessité de faciliter la création d'entreprises technologiques en simplifiant les démarches et les contraintes administratives et de mettre l'accent sur leur croissance à l'international.