Axelle Lemaire quitte son poste de secrétaire d’Etat chargée du Numérique et de l’Innovation. Ses fonctions sont reprises par Christophe Sirugue qui les cumule depuis hier, 27 février, avec celles de secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie auprès du ministre de l’Economie et des Finances, poste qu’il occupe depuis le 1er septembre 2016. Christophe Sirugue était par ailleurs député de la 5ème circonscription de Saône-et-Loire, depuis 2007.

Axelle Lemaire va désormais participer à la campagne à l’élection présidentielle de Benoît Hamon, le candidat du Parti Socialiste, et se consacrer à sa propre candidature aux législatives de juin prochain. Elle a été députée socialiste de la 3ème circonscription des Français établis hors de France, jusqu'à son entrée au gouvernement en avril 2014 pour succéder à Fleur Pellerin au poste de secrétaire d’Etat au Numérique. Dans ce rôle, elle a porté le projet de loi pour une République numérique en inaugurant une consultation publique, en septembre 2015, pour soumettre le texte de loi aux commentaires et à la contradiction. Le projet de loi a été définitivement adopté en septembre 2016.

Opposée à la base de données TES

En novembre dernier, Axelle Lemaire avait, avec d'autres voix - dont celle du CNNum - critiqué la mise en place de la base de données TES (titres électroniques sécurisés), un projet visant à centraliser les données personnelles des 66,6 millions de Français. Et en janvier, sur le FIC (forum international de la cybercriminalité) de Lille, elle a présenté le plan d’action contre la cybermalveillance Acyma, aux côtés de Guillaume Poupard, DG de l’Anssi, et de Thierry Delville, délégué ministériel aux industries de sécurité et à la lutte contre les cybermenaces.

Axelle Lemaire tourne maintenant la page de ses fonctions gouvernementales pour s’engager sur un terrain plus politique. Dans une interview accordée au quotidien Libération, elle a confié qu’elle avait, au gouvernement, fait « le constat inquiétant de l’essoufflement de nos institutions démocratiques ». Elle estime qu’il faut aller au bout de la logique de réinvention de ces institutions « à l’heure du numérique » en ajoutant que « le pays est gouverné par 3 000 personnes qui détiennent les clés du pouvoir ».

Récemment, une autre personnalité du monde du Numérique, Mounir Mahjoubi, président du CNNum, a également quitté ses fonctions pour s'engager auprès d'un candidat à l'élection présidentielle. Il a pour sa part rejoint l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron.