Fruit de 10 ans de travail en R&D, entièrement financé sur fonds propres, CIRA (Compression d'Images en Réseaux et Applications) est un éditeur français à l'origine du format de compression de données Waaves. Réalisant près de 400 000 euros de chiffre d'affaires, pour un résultat net positif depuis plusieurs années et proche de l'équilibre pour l'exercice en cours, cet éditeur spécialisé a été fondé en 1998 par Sylvain Hochberg, que rien ne prédestinait cependant à travailler dans le milieu du numérique.

« A l'origine, je suis spécialisé dans le marketing industriel mais j'ai eu l'opportunité de me lancer dans de nouvelles aventures en créant le groupe multimédia de Lagardère en 1989 avant de me tourner ensuite vers le conseil dans les nouvelles technologies et fonder CIRA en 1998 », raconte Sylvain Hochberg. Ce dernier n'a alors plus qu'une idée en tête : mettre au point un format d'images taillé pour un contexte d'usage professionnel ce qui n'est pas du tout le cas, selon Sylvain Hochberg, du mondialement célèbre format JPEG. « Le JPEG n'est pas un standard professionnel d'images mais un outil de vulgarisation qui structurellement supporte mal l'agrandissement, appauvrit le rendu d'une image et en détruit de très nombreux éléments », lance Sylvain Hochberg.

Alors que JPEG est basé sur le principe qu'une image se découpe en une multitude de petits blocs (pixels), CIRA a mis au point une technologie de compression permettant d'éviter la pixellisation propre au format JPEG. « Notre technologie Waaves est capable de réduire le poids des fichiers de 10 Mo à 125 Ko sans dégrader la qualité des images, ce qui permet de les transmettre sur des réseaux mobiles bas débits », explique Sylvain Hochberg. Pour la développer, CIRA a fait appel à un docteur de l'université de Montréal et opté pour un positionnement sur le secteur de la santé. Bénéficiant de la certification CE Dispositif Médical, Waaves est aujourd'hui utilisée par de nombreux acteurs du numérique médical en France comme Dentalvia et Partelec Telmed, mais également à l'étranger (Uni-com, Acacia...). Sachant qu'un partenariat technologique a également été signé avec la solution de messagerie sécurisée Apicrypt, utilisée par 50 000 professionnels de santé en France.

Le projet Smart EEG soutenu par l'Etat

Outre sa technologie de compression, CIRA est également présent dans les dispositifs permettant de stocker des données médicales patients. Bénéficiant là aussi du label CE Dispositif Médical et également d'un avis favorable de la CNIL, CIRA propose Infocament, un bracelet médical connecté distribué en pharmacie (existant également sous forme de carte à puce) qui vient remplacer un précédent modèle prenant la forme d'un CD-ROM lancé en 2006. « Infocament permet de consolider toutes les données médicales d'un patient et permet à n'importe quel professionnel de santé d'accéder en temps réel aux informations médicales du patient pour leur permettre d'établir un diagnostic précis tenant compte des antécédents médicaux et aux patients d'accéder facilement à l'ensemble de leurs données de santé. » A l'heure actuelle, la distribution en France débute mais elle est déjà en cours dans plusieurs pays dont la Belgique, la Suisse et le Luxembourg.

Autre corde à l'arc de CIRA : Smart EEG. Car l'éditeur est également coordinateur de ce projet de système d'acquisition et de télétransmission d'électroencéphalogramme (EEG) multimodal synchronisé. Un projet mené en collaboration avec plusieurs partenaires dont des hôpitaux (Lariboisière et George Pompidou), des laboratoires de recherche en électronique (LIP6, Université Pierre et Marie Curie/CNRS, ETIS, ENSEA/Université Cergy-Pontoise/CNRS) et également des éditeurs (Partelec, Acacia France, 2CSI et Medissimo). L'effort de R&D, estimé à 5,65 millions d'euros, a en parti été pris en charge, à hauteur de 2,4 millions d'euros, par le Fonds Unique Interministériel (FUI), Smart EEG étant l'un des projets du pôle de compétitivité Systematic à avoir été retenu en 2013 lors du 15e appel à projets R&D collaboratifs lancé par l'Etat.