Le rover Curiosity, envoyé par la Nasa sur Mars, a testé avec succès son équipement laser destiné à connaître la composition élémentaire de la roche sur la planète rouge. L'équipement utilisé a été mis au point par des équipes franco-américaines. La ChemCam -contraction de Chemistry et Camera- a été construite aux deux-tiers en France, par les laboratoires du CNRS et des Universités, avec l'OMP et le CNES, sous maîtrise d'oeuvre de l'IRAP, en partenariat avec le Los Alamos National Laboratory du Nouveau-Mexique. Sa réalisation a pris huit ans.

Ce 19 août, la ChemCam a envoyé sur une roche martienne de la taille du poing 30 impulsions pendant dix secondes, a expliqué l'agence spatiale américaine. Chaque impulsion concentre une puissance de plus d'un million de watts en rafale de cinq milliardièmes de seconde. L'énergie dégagée par le laser transforme les atomes de la roche en un plasma ionisé lumineux. ChemCam attrape la lumière avec un télescope et l'analyse avec trois spectomètres. Sylvestre Maurice l'un des scientifiques français de l'IRAP, à Toulouse, a constaté qu'il était surprenant de voir que les données recueillies étaient meilleures que celles obtenues pendant les tests réalisés sur terre.

La technique mise en oeuvre par la ChemCam a déjà servi à déterminer la composition de certaines cibles dans d'autres environnements extrêmes, tels que l'intérieur de réacteurs nucléaires et les fonds marins, rappelle le communiqué de la Nasa. Elle a des applications expérimentales dans la surveillance environnementale et la détection du cancer. Mais c'est la première fois qu'elle était utilisée pour une exploration interplanétaire.