L'avenir ne s'annonce pas rose pour les salles de serveurs américaines. Selon une récente étude du Gartner, 70 % des salles de serveurs du pays devront revoir leurs structures sous peine d'être confrontées à des interruptions de services d'ici à 2011. En cause ? Des installations inadaptées aux besoins énergétiques actuels. « Ces salles de serveurs étaient typiquement construites pour des besoins de 100 à 150 watts par pieds carrés [ndlr, 1 pied carré = 0.1 mètre carré ] », explique Rakesh Kumar, vice-président du Gartner. « Les besoins actuels tournent autour de 300 à 400 watts par pied carré, et d'ici à 2011, ils pourraient atteindre plus de 600 watts par pied carré. » Pour l'agence américaine de l'environnement (EPA), il faudrait construire une douzaine de centrales électriques supplémentaires d'ici à 2011 pour éviter des pénuries. Des panneaux solaires pour réduire la facture Dans ces conditions, certains retrouvent les joies de l'autarcie. Ainsi AISO.net, un fournisseur d'accès Internet vient de construire un nouveau centre de calcul totalement indépendant du réseau électrique général. Situé à 80 kilomètres de Los Angeles, en plein désert, les 2000 pieds carrés de cette salle de serveur ont été flanqués d'une surface équivalente en panneaux solaires qui se chargent de l'alimentation électrique, y compris le chargement des batteries pour le travail de nuit. Pour éviter de trop dépenser, les 120 serveurs d'origine ont été remplacés par quatre serveurs lames d'IBM dotés de machines virtuelles. La climatisation ne fonctionne que dix minutes par heure, et dès que la température tombe sous les 60°F (environ 15°C), c'est l'air extérieur qui est utilisé pour refroidir le bâtiment. L'installation a coûté 100 000 $, mais la facture électrique de la compagnie est passé de 3000 $ par mois, à rien du tout.