Sur fond de retard des développements et de dissensions entre membres de la communauté, Debian, symbole de l'OS Libre, doit élire son développeur cadre. Le DPL (Debian Project Leader) - son nom de baptême - élu aura la tâche de remplacer Anthony Towns, instigateur du très polémique projet Dunc-Tank, qui visait à collecter des fonds pour accélérer les développements de l'OS Open Source. Selon la "constitution" Debian, le DPL symbolise pendant douze mois le représentant officiel de projet Debian. Il est notamment responsable de la promotion du projet à l'extérieur et doit également nouer des relations avec les organisations ou les sociétés commerciales. Son rôle au sein de la communauté couvre la gestion, tant technique qu'organisationnelle, et la définition des orientations du projet Debian. C'est dire l'enjeu. En outre, le futur DPL devra composer avec une communauté Debian divisée, pour, au final, repositionner les forces vives. Fin décembre 2006, le projet de financement Dunc-Tank avait en effet fait capoter la sortie de la version 4 de Debian GNU /Linux, nom de code Etch, initialement fixée au 4 décembre. Marquant au passage l'échec du projet, et laissant derrière lui une communauté éclatée. Si Pierre Habouzit, secrétaire de l'association Debian France, rappelle, prudent, que pour l'heure, seule l'étape des nominations a été entamée, il convient que les clés du prochain mandat s'articuleront de toute évidence autour de trois axes : "Il n'y a pas besoin d'être devin pour savoir que le débat va notamment aborder les causes du retard d'Etch, le bilan de l'expérience Dunc-Tank et divers problèmes de communication des "core teams" et leurs conséquences." Une façon de remettre à plat les grandes décisions d'Antony Towns, futur-ex DPL - car ce dernier devrait vraisemblablement se présenter aux élections de cette année, "même s'il n'a pas encore envoyé sa candidature". "On peut reconnaître à Anthony une certaine volonté de prendre des décisions, et de faire bouger les choses", admet Pierre Habouzit. Puis il lâche: "Néanmoins, il a aussi beaucoup divisé la communauté, en imposant Dunc-Tank, initiative très controversée à l'intérieur de Debian. Ce choix de pousser Dunc-Tank a généré plusieurs abandons, et beaucoup de mécontentements, ce qui va à l'encontre de la définition de son poste". Quoiqu'il en soit, Debian semble avoir déjà tiré les leçons et réfléchit "à un comité social pour régler les différents entre développeurs [...] et sur l'opportunité de remplacer le DPL par une équipe", avance Pierre Habouzit. A cliquer - Le projet de collecte pour accélérer Debian s'avère contre-productif - La constitution Debian