Elle n'est pas connue du grand public, mais cette association peut émettre des jugements qui intéresseront au-delà du seul cas de France Télécom. Son raisonnement ? Une politique de dividende élevé est « court termiste ». Pour appuyer ce jugement, l'ADEAS explique que le dividende de France Télécom (servi au titre de l'exercice 2009) est trop élevé et dépasse le résultat net par action. Ce dividende par action 2009 se monte en effet à 1,4 euro, et dépasse le résultat net par action qui est de 1,13 euros. En 2008, le dividende était de 1,4 euro pour 1,56 euro de résultat net par action, le dividende était donc inférieur au résultat net par action. C'était également le cas les années précédentes. En 2007 : 1,3 euro de dividende par action pour 2,42 euros de bénéfice net par action, 1,2 pour 1,59 en 2006, 1 pour 2,28 en 2005, 0,48 pour 1,14 en 2004. Bref, 2009 marque un renversement historique dans la distribution du dividende de France Télécom. L'ADEAS demande le retour à un dividende de 0,50 euro « qui permettrait de revenir au ratio de distribution de 2004, qui apparaissait beaucoup plus raisonnable ». 2004 est d'ailleurs l'année, où « le durcissement des règles de management de l'entreprise, a débouché sur la terrible crise sociale ». L'ADEAS non seulement porte un jugement technique sur le montant du dividende mais relie ce montant à une politique globale, délibéré, de vision à court terme de l'entreprise et de mise sous tensions dangereuse pour sa pérennité. Des dividendes supérieurs aux bénéfices De plus, les dividendes versés au titre de l'exercice 2009, avec un dividende à 1,40 euro par action, représentent une facture totale de 3,65 milliards d'euros remarque l'ADEAS. Et comme le résultat net part du groupe s'élève à 2,997 milliards d'euros et le résultat net consolidé à 3,47,« France Télécom va donc verser des dividendes supérieurs aux bénéfices ». « Cette décision choquante et surréaliste, appelle plusieurs niveaux d'analyse », note encore l'ADEAS. Et de citer : « un dévoiement des règles du capitalisme, qui pour autant ne bénéficie pas au cours de l'action de France Télécom ; une politique à contre-courant des leaders mondiaux des nouvelles technologies ; une lourde hypothèque sur le futur de l'entreprise ». « Last but not least », l'ADEAS demande à l'Etat actionnaire (avec 27% du capital) de prendre toutes ses responsabilités, « il a tous les moyens d'infléchir cette politique irresponsable pour la pérennité de l'entreprise ». Au fait, qu'en pense Stéphane Richard ?