En direct de San Francisco - Comme chaque automne, Salesforce repeint San Francisco en bleu le temps d’un nouveau Dreamforce. Sa conférence utilisateurs bat tous les ans des records d’affluence. Pour l’édition 2016, l’éditeur spécialisé dans les services SaaS de gestion de la relation client annonce 171 000 inscrits, soit 11 000 de plus que l’an dernier. Dès l’approche du Moscone Center où se tient l’événement, l’affichage géant convoque l’esprit pionnier en invitant chaque utilisateur potentiel des logiciels de Salesforce à devenir un « trailblazer ». En d’autres termes, à ouvrir la voie en se formant aux technologies de l’éditeur californien pour à son tour transmettre ses connaissances et essaimer.

« Be a customer trailblazer » exhorte Salesforce à chaque coin de rue. Ci-dessus, l'entrée du centre de conférences Moscone West, à San Francisco. (crédit : LMI)

Sur l’aile ouest du Moscone Center, les DSI, développeurs et utilisateurs disposent de leurs parcours guidés respectifs. L’espace App Cloud ouvre aux directions informatiques des workshops de créations d’apps sur le PaaS de Salesforce, tandis que l’Admin Theater s’adresse aux administrateurs avec des sessions sur les dashboards, la mobilité, Lightning et les fonctions d’automatisation. L’espace développeurs organise des hacks et fournit des consultations techniques sur l’Internet des objets. Du côté utilisateurs, chaque cloud applicatif expose ses fonctionnalités : Sales, Marketing, et Service, auxquels s’ajoutent maintenant Analytics, Community, IoT et le tout dernier, Commerce, issu du rachat de Demandware et lancé officiellement la semaine dernière. Mais sur Dreamforce 2016, l’accent est mis tout particulièrement sur Einstein, Quip (racheté en août), les outils mobiles Salesforce1 et l'environnement Lightning qui concentrent l’essentiel des nouveautés fonctionnelles, ainsi que l’a exposé Alexandre Dayon, président et responsable produits de Salesforce, lors d’un point presse pré-conférence.

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Parcours fléché vers les technologies d'Einstein, en vedette sur Dreamforce 2016.

Einstein est le fruit des rachats et développements en intelligence artificielle de Salesforce. « Nous avons travaillé de nombreuses années dans ce domaine », a rappelé le Chief product officer français. Les technologies combinent ici machine learning, deep learning, analyse prédictive, traitement en langage naturel et découverte de données pour créer des modèles d’apprentissage automatique à partir des informations gérées dans Salesforce. Elles seront accessibles à travers différentes fonctionnalités exploitables avec la mise à jour Winter 17 des applications cloud de Salesforce, courant octobre. Les entreprises pourront les exploiter sans devoir recourir aux compétences spécialisées de data scientists, a souligné Alexandre Dayon. Parallèlement, les développeurs pourront créer des modèles d’apprentissage approfondis à partir des outils Predictive Vision et Sentiment Services. 

Alexandre Dayon, président et responsable produits chez Salesforce. A ses côtés, Bret Taylor, CEO de Quip. 

Quip est la suite bureautique collaborative rachetée cet été. Lors du point presse, Bret Taylor, co-fondateur de la société (et ancien CTO de Facebook, à l’origine du bouton Like) a annoncé trois intégrations avec l’environnement cloud qu’il vient de rejoindre. Cela commence par l’authentification unique (single sign on) : les utilisateurs de Salesforce pourront se connecter à Quip avec les mêmes identifiants. Ensuite, la disponibilité d’un composant Lightning permettra aux utilisateurs d’attacher des documents et des feuilles de calculs Quip directement dans les applications Salesforce, mais également au sein d’une application personnalisée. Enfin, les fonctionnalités Rich Mentions vont à l’inverse afficher dans les documents Quip des données venant des comptes Salesforce. « Votre feuille de calcul sera alors mise à jour comme par magie à chaque modification de Salesforce », a plaisanté Bret Taylor. Autre exemple, celle du calendrier commun d’une équipe commerciale géré dans Quip rafraîchi avec les dernières affaires conclues. 

Du côté de l’app mobile Salesforce1, qui donne accès aux applications depuis un smartphone, le portail MySalesforce1 va permettre aux entreprises de personnaliser leurs apps avec leur logo et leur charte graphique et de les publier sur des boutiques d’apps pour qu’elles puissent être plus rapidement adoptées. Le nombre de scénarios accessibles dans Salesforce1 va par ailleurs se diversifier pour s’ouvrir à d’autres catégories d’utilisateurs. Cette solution mobile compte actuellement plus d’un million d’utilisateurs actifs, a indiqué Alexandre Dayon. Autre nouveauté, avec Salesforce1 Forecasting, les commerciaux vont pouvoir suivre sur leur mobile leurs opportunités de conclusion d’affaires. Les responsables commerciaux suivront de la même façon les affaires emportées par leurs équipes en temps réel par rapport aux quotas prévus. 

Lightning Bolt, nouveau framework pour la plateforme Salesforce

La plateforme de développement de Salesforce, utilisée par les entreprises pour bâtir des applications et par plus de 3 000 partenaires (plus de 5,5 millions d’applications ont été ainsi mises au point) s'enrichit d'un nouveau framework, Lightning Bolt, permet de s’intégrer beaucoup plus vite avec Salesforce CRM. Il permet ainsi d’accélérer la création d’une communauté, d’un portail ou d’un site web. Plusieurs partenaires, dont Deloitte, Cognizant et PwC, ont déjà développé des solutions avec Lightning Bolt. Conçu dès l’origine pour accélérer l’utilisation de Salesforce, l’interface Lightning dispose de son côté d’une nouvelle barre de navigation, d’un outil de recherche et d’un lanceur d’applications qui facilite la navigation entre les différents outils. 

Sur Dreamforce 2016, l'espace Lightning attire de nombreux utilisateurs de Salesforce.

Enfin, les annonces de Dreamforce concernent aussi la plateforme IoT annoncée l’an dernier par la firme créée par Marc Benioff. De nouvelles catégories de données remontées des objets et équipements connectés vont pouvoir être associées en temps réel avec les informations gérées sur les clients. Cela permettra, par exemple, d’informer un utilisateur de Salesforce d’une panne sur un équipement. En fonction du niveau de service associé à ce dernier, l’application pourra déclencher l’intervention immédiate d’un technicien.

Salesforce DX pour gérer le cycle de vie des applications

La conférence Dreamforce a ouvert ses portes mardi matin 4 octobre sur un keynote consacré aux partenaires parmi lesquels se trouvent des sociétés de services, des cabinets de conseil et de très nombreux éditeurs indépendants (ISV). Pam Miller, directrice du cabinet d’études IDC, a donné quelques chiffres sur la marketplace AppExchange où les partenaires mettent en vente leurs applications. Les ISV y auraient enregistré en moyenne une augmentation de chiffre d’affaires de 48% sur un an. En 10 ans, 4 millions d’applications ont été installées par les clients, a indiqué de son côté Adam Seligman, general manager d’App Cloud.

Mais l’objectif pour Salesforce, c’est maintenant d’aller plus vite, et notamment d’accélérer la capacité des partenaires à adopter Lightning et les composants prêts à l’emploi qui lui sont associés. Pour y parvenir, l’éditeur californien lance Salesforce DX, un modèle de gestion du cycle de vie des applications développées sur sa plateforme cloud, destiné à améliorer la productivité, la collaboration et le contrôle des ISV sur leurs développements. DX s’intègre avec Heroku Flow et supporte les déploiements automatisés à partir des référentiels GitHub. Il peut aussi se connecter à des outils externes de test et d’automatisation du build. 

Marc Benioff, le fondateur de Salesforce, n’interviendra sur Dreamforce 2016 qu’au cours de la deuxième journée de conférence, le mercredi 5 octobre, dans l’après-midi.