« Avec TeliaSonera, nous allons atteindre deux des trois objectifs que nous nous sommes fixés. A savoir, nous renforcer sur des actifs essentiels dans les pays matures et augmenter notre exposition dans les pays à forte croissance, répond Didier Lombard à ses détracteurs." De fait, TeliaSonera est particulièrement présent dans les pays émergents et notamment dans les pays baltes et les anciennes républiques soviétiques (Kazakhstan, Azerbaïdjan, Ukraine...). Il détient par ailleurs 44% de l'opérateur russe Megafon et 37% de l'opérateur turc, Turkcell. De son côté, l'opérateur français est très bien implanté en Afrique, mais encore peu présent dans les régions où TeliaSonera se développe. L'acquisition de TeliaSonera peut lui permettre de compléter sa couverture géographique et ainsi de contrer les offensives de Vodafone et autres Orascom qui n'ont pas caché leur appétit pour ces marchés. France Télécom veut grossir Mais il n'y a pas que le portefeuille de pays émergents qui semble avoir poussé France Télécom à se lancer dans cette aventure. « Dans les pays matures, il faut élargir le socle d'opérations des activités, a répété Didier Lombard. En clair, en grossissant, France Télécom a plus de poids vis-à-vis de ses fournisseurs. Ainsi l'ensemble des synergies découlant de la fusion se monterait à 1% du chiffre d'affaires du nouveau groupe. Mais surtout en devenant le quatrième opérateur mondial, France Télécom va pouvoir peser un peu plus face aux grands acteurs de l'Internet comme Google, Yahoo, YouTube... que Didier Lombard accuse régulièrement d'utiliser ses autoroutes (les câbles et les fibres) sans qu'il en tire profit. C'est d'ailleurs pour changer ces règles du jeu et récupérer une partie de la manne financière générée par les contenus que France Télécom se lance actuellement dans la production de nouveaux services (vidéo à la demande, Catch up TV, publicité...) tout en misant sur sa nouvelle force de frappe pour les imposer face à ceux des fournisseurs américains.