Free assigne France Télécom en justice. Le FAI reproche à l'opérateur historique de ne pas lui autoriser l'accès à ses fourreaux, une sorte de « gaine » électrique sécurisée, située dans les tranchées creusées par l'opérateur et où passent les fibres optiques. Free pourrait évidemment développer son propre réseau, mais le coût de l'infrastructure serait bien trop élevé. Sans compter les désagréments pour les habitants. Pour Free, tout comme pour Neuf Cégétel, l'enjeu est de taille. Si les deux opérateurs profitent du dégroupage pour proposer l'ADSL à leur clientèle, ils ne disposent pas forcément de la densité d'infrastructure nécessaire. L'Arcep (autorité de régulation des télécoms) affirme par exemple que France Télécom possède à lui seul entre 300 000 et 350 000 kilomètres de tranchées, touchant plus de deux tiers des foyers français. Si ses concurrents voulaient se bâtir le même réseau, cela nécessiterait plusieurs dizaines de millions, voire de milliards d'euros d'investissement (notamment dans la creusée de nouvelles tranchées). Un montant hallucinant, et surtout hors de portée. Free bataille donc : l'opérateur tient à avoir librement accès à ces fourreaux. La décision du Conseil de la concurrence devrait être publiée avant la fin de l'année.