Google a confirmé vendredi dernier qu'il participerait aux enchères organisées le 24 janvier prochain par le régulateur des télécoms américain FCC (Federal Communications Commission). Il met 4,6 milliards de dollars sur la table pour acquérir des fréquences de téléphonie sans fil dans la bande des 700 Mhz. Des fréquences libérées aux Etats-Unis par la télévision lors de son passage au numérique en 2009. Même pour le géant de la recherche sur Internet, 4,6 Md$ est une grosse somme, que Google devra donc en partie emprunter. Or, certains analystes, déjà très dubitatifs sur la capacité de l'éditeur à imposer son système d'exploitation Android sur le marché du téléphone sans fil, se demandent clairement comment il va réussir à se transformer en opérateur, donc engager le personnel ad hoc et acquérir les ressources nécessaires de manière générale. La stratégie est d'autant plus audacieuse qu'Eric Schmidt, le CEO de Google, déclare dans un communiqué de presse : « Les consommateurs méritent davantage de concurrence et d'innovation par rapport à ce qui se fait actuellement dans le monde des télécommunications. » Voilà qui va sans aucun doute faire plaisir aux partenaires de Google, ces mêmes opérateurs qui manquent cruellement d'imagination selon Eric Schmidt, et qui pourtant sont supposés aider Google à imposer son système Android sur le marché. Si Google espère à la fois être concurrent des autres opérateurs tout en leur demandant d'utiliser sa plateforme logicielle, il lui faudra un soutien sans faille de la part des fabricants. Au passage, l'éditeur rappelle les conditions qu'il avait posées : que les clients puissent choisir leur terminal, l'utiliser sur n'importe quel réseau, accéder à tous les services et télécharger tous les contenus et ce indépendamment de l'opérateur auprès duquel ils ont souscrit un abonnement. Des conditions qui devraient plaire à des AT&T et Verizon, respectivement numéro 1 et numéro 2 des opérateurs mobiles américains, à la tête d'un immense marché captif.