La tâche ne sera pas forcément aisée, car, comme le souligne l'analyste de Forrester Ray Wang, il faudra que les entreprises utilisatrices soient transparentes sur leurs relations avec SAP (problèmes survenus, correctifs installés...) et sur leur TCO (coût de possession total). Plutôt virulent au début, le club des utilisateurs du Royaume-Uni se dit aujourd'hui, comme l'USF, « en contact constant avec SAP à propos de cette question du support ». Le DSAG, club des utilisateurs germanophones, le plus important des clubs avec 25 000 membres dans 2 100 entreprises, notamment en Allemagne, Autriche et Suisse, reste en fait le plus combatif. Il continue aujourd'hui encore de déclarer son opposition à ce changement unilatéral des conditions de support. Y a-t-il suffisamment de compétences SAP sur le marché ? « L'impression que nous avons, et le retour que nous avons de nos membres, est que l'opposition reste très forte, explique Andreas Oczko, vice-président du DSAG. Le sentiment qui domine chez les utilisateurs, notamment parmi les PME, est que leurs systèmes sont très simples et qu'ils les connaissent très bien. Ils ne voient donc pas pourquoi ils auraient maintenant besoin d'un support de niveau entreprise. » Malheureusement pour ces utilisateurs, ils ont peu de leviers sur lesquels agir. Ray Wang leur conseille bien de ne pas signer de contrats pluri-annuels, de façon à pouvoir s'orienter vers des tiers, mais les éditeurs tiers proposant du support SAP ne sont pas légion. En outre, il risque de se poser un problème de compétences disponibles sur le marché : si SAP doit assurer pour tous un support premium, les ressources disponibles risquent d'être rapidement asséchées, les experts SAP étant déjà difficiles à trouver.