IBM a mis en place un mode de facturation de ses logiciels qui favorise nettement ses dernières puces Power, les Power6. Alors que ces nouveaux processeurs délivrent deux fois plus de puissance que leurs prédécesseurs, les Power5+, la facturation des logiciels n'augmentent que de 20%. Comparée aux processeurs Itanium, la démarque est aussi notable. Et il en est de même lorsqu'on s'intéresse aux derniers processeurs X64 quadri-coeurs. Le secret de cet avantage réside dans la manipulation de la PVU (Processor Value Unit), unité de compte qu'IBM attribue à chaque coeur des processeurs qu'il supporte. C'est à partir de ces PVU que sont calculés les tarifs des 350 logiciels commercialisés par IBM en 1300 versions différentes. On y trouve, parmi les plus connus, DB2, WebSphere, Lotus et Tivoli. L'écrasante majorité des processeurs actuels (Opteron, Xeon, PowerPC...) est dotée d'une PVU de 50 par coeur. Les choses deviennent plus complexes - et subtiles - lorsqu'on s'intéresse aux puces dotées de plus de deux coeurs qui viennent chatouiller IBM sur des configurations plus musclées. Ainsi, le Sparc T1 de Sun, qui est le seul aujourd'hui à embarquer huit coeurs, voit chacun d'entre eux notés 30 PVU. Au total, cela donne 240 PVU qui font flamber la facture logicielle pour ce processeur. De même, IBM attribue 50 PVU a chacun des coeurs des processeurs X64. Avec une PVU totale de 200, les vrais/faux quadri-coeurs Xeon d'Intel, qui n'apportent qu'un gain de 50% de performances par rapport aux bi-coeurs sont donc nettement désavantagés. Pour IBM, c'est sans doute la meilleure méthode pour maintenir en vie et faire croître l'écosystème autour de ses processeurs Power. Avec ceux des Alpha (DEC), des Mips (Silicon Graphics) et des PA-Risc(HP), le cimetière des architectures processeurs est déjà bien rempli de cadavres.