IBM a fourni un peu plus de détails sur la restructuration de ses activités, qui touchera entre dix mille et treize mille personnes en Europe.

Dans une perspective de recentrage sur les activités de services à forte valeur ajoutée, Big Blue prévoit de supprimer entre 10 et 13 % de ses effectifs européens. C'est en effet en Europe que le groupe a enregistré ses moins bons résultats au cours du précédent trimestre : les ventes en Allemagne, en France et en Italie y ont régressé de 5 %. Même si les bénéfices au premier trimestre représentaient 1,4 Md$, en hausse de 2,9 %, IBM entend «se saisir d'opportunités sur les marchés à forte croissance», c'est-à-dire en Asie et en Europe de l'Est, où les coûts sont plus faibles, et «faire face aux problèmes de rentabilité dans les régions à croissance moindre».

Selon la direction, la plupart des emplois supprimés consisteront en des départs volontaires et interviendront à partir du mois de juillet. La restructuration devrait coûter entre 1,3 et 1,7 Md$ et générer des économies dès le second trimestre 2005.

En France, alors qu'un plan social faisait déjà état de sept cent soixante-neuf postes menacés, l'addition pourrait se monter à plus de mille personnes privées de leur emploi. Big Blue envisage en effet de supprimer la direction paneuropéenne basée à la Défense et embauchant près de neuf cents personnes. En Allemagne, les syndicats redoutent une coupe de deux mille cinq cents emplois, un chiffre comparable à celui planant sur la Grande-Bretagne.

Une intersyndicale française, réclamant «zéro licenciement», appelle d'ores et déjà à une journée d'action nationale le 23 mai.