C'est a priori une bonne idée : un label créant un système de certificat électronique remplaçant les mots de passe requis pour accéder aux divers services de l'Etat sur le Web, aux sites des banques, des e-commerçants, etc. Tel est l'objet d'IDéNum, présenté hier par Nathalie Kosciusko-Morizet. Selon la secrétaire d'Etat à la Prospective et au développement de l'Economie numérique, cela devrait simplifier la vie des internautes, et leur apporter davantage de sécurité dans leurs transactions en ligne. Le principe d'IDéNum est d'instituer une authentification forte unique en associant un support physique (carte à puce, clé USB, téléphone mobile) à un code PIN. Les sites labellisés accepteront cette méthode d'authentification en lieu et place de leur système d'origine. Les services administratifs seront les premiers à proposer ce service, mais le gouvernement espère que tous les acteurs de la vie numérique en France, mais aussi en Europe, se rallieront à cette solution. Il sera possible de révoquer le certificat en cas de perte ou de vol Dans la mesure où il s'agit d'initier une démarche volontaire, IDéNum donne la possibilité aux entreprises partenaires, La Poste ou des banques par exemple, de délivrer les supports de certificat selon leurs propres conditions, notamment tarifaires. Le choix sera important, car le certificat devrait avoir une durée de vie limitée, et en cas de vol, précise Anne Murgier, de Keynectis (opérateur de service de confiance, habilité à délivrer des certificats), il faudra se retourner auprès de l'organisme émetteur pour révoquer le certificat, « exactement comme cela se passe pour les cartes bancaires ». Le dossier élaboré par l'équipe ministérielle explique que « 35 % des internautes interrogés doivent se connecter à plus de 11 portails nécessitant une authentification par login et mot de passe, et 19 % des internautes à plus de 15 portails. 33% des internautes utilisent plusieurs fois le même mot de passe ; 50% des internautes les écrivent quelque part ou les enregistrent ». En outre, est-il écrit, « 24,6% des 212 000 usurpations d'identité relevées en 2008 en France avaient pour origine le piratage de l'ordinateur ». A l'aune de ces chiffres, on ne peut qu'approuver la mise en place d'un tel dispositif. De multiples questions en suspens