« La croissance dans l'univers des données mobiles est de 2 % en valeur au troisième trimestre 2009. Elle ne compense pas la chute de la voix qui de - 8 %, toujours en valeur » constate un opérateur européen de tout premier plan. Et ce dernier de pronostiquer que cette tendance n'est pas prête de s'inverser. De fait, tous les opérateurs s'interrogent sur la manière de contourner un problème d'autant plus aigu que les forfaits « données » illimités ont largement contribué à faire décoller les usages et qu'une faible proportion de leur base d'abonnés est, pour l'instant, réellement concernée. Alors quelles sont les solutions possibles ? Les équipementiers poussent vers la 4ème génération mobile avec le LTE (Long Term Evolution) qui doit permettre, outre des débits quasiment décuplés, de réduire significativement le coût du Mo transporté. Quant au canadien Research in Motion (RIM), fort du succès de son offre Blackberry, il assure, études à l'appui, que son terminal est nettement moins gourmand en bande passante que n'importe quel autre smartphone. Autant d'affirmations, certes de bonne guerre, mais qui ne règlent rien au problème. En réalité, les opérateurs réfléchissent tous, de manière plus ou moins explicite, à différencier leurs offres selon les usages et le débit offert. Renégociations difficiles entre opérateurs et constructeurs de mobiles C'est notamment le cas de Michel Combes de Vodafone qui milite pour la création d'un nouvel écosystème quant à la ventilation des recettes entre la voix et les données cellulaires. Ces dernières ne procurent que quelques euros de revenu supplémentaire par abonné et par mois. L'une des pistes avancées par les opérateurs réside dans une forme de gestion du trafic, en fonction du type d'application ou du niveau d'encombrement du réseau - sachant qu'ils sont tout à fait aptes distinguer la nature des différents flux échangés - et du niveau d'abonnement souscrit ! Il est vrai qu'il y a urgence à réviser le modèle économique actuel. Si l'on en croit Mary Meeker, l'analyste vedette de Morgan Stanley, pour qui la progression des échanges de données cellulaires s'annonce exponentielle. Et cette dernière de rappeler que sur le même laps de temps, Apple a vendu 50 millions d'iPhone alors que AOL avait conquis seulement 7 millions d'abonnés et Netscape avait été téléchargé par 11 millions de personnes.