Neelie Kroes semble convaincue que le développement d'opportunités professionnelles pour les femmes constituera un atout pour la croissance de l'Europe dans les années à venir. Dans un discours effectué hier à Budapest, à l'occasion du 100ème anniversaire de la journée internationale de la femme, la Commissaire européenne en charge de la société numérique a averti que le secteur des NTIC devait impérativement trouver un équilibre entre les sexes pour éviter d'être sous-performant dans les prochaines années.  Bien que les femmes aient programmé le premier ordinateur, elle a néanmoins appelé le public à débattre sur le manque  de femmes aux commandes des grandes entreprises de la high-tech « Pouvez-vous nommer une femme qui a créé et qui dirige une grande firme IT ? », s'est -elle interrogée. « Non, bien sûr pas dans le temple de l'informatique, car les noms auxquels vous pensez sont principalement des hommes. Je pense à des dirigeants comme Steve Jobs, Bill Gates, aux « hommes » de Google, ou de Skype, à Mark Zuckerberg et à « ses amis.  Or, je voudrais un jour voir une femme sur cette liste. »


700 000 professionnels en moins d'ici 2015

La Commission européenne a par ailleurs estimé que le secteur européen des TIC devra faire face à un déficit de quelque 700 000 professionnels de la high-tech d'ici à 2015. Selon elle, ce phénomène résulte en partie de la faible proportion de femmes ingénieures ou diplômées en informatique. «Nous avons besoin de nous attaquer au problème dès le départ et sous de nombreux angles », a estimé Neelie  Kroes, en notant que le Code of Practice for Women in ICT, instauré par la Commission avait toutefois recueilli 60 signataires, et que des acteurs comme IBM et Intel avaient pris des mesures allant dans la bonne direction. La Commissaire a également estimé que les gouvernements et les entreprises devaient faire plus que gérer des réseaux. Selon elle, un effort doit être fait pour que les enfants puissent disposer d'un meilleur équilibre des sujets dans le système scolaire. « Salles  de classes ou salles de conférences en passant par les start-ups créées dans des garages, le message est le même », a-t-elle insisté. « Il est inutile d'avoir une seule moitié de l'Europe numérique. Il n'y a également pas de place pour un non-sens machiste dans notre avenir numérique » Pour Neelie Kroes, tant que le secteur n'agira pas pour remédier à cela, le déficit important de compétences IT que cela entraînera pourrait bien freiner l'Europe.

Illustration : Neelie Kroes, Commissaire européenne en charge de la société numérique. Crédit photo : D.R