Tripler les flux de validation des acquis de l'expérience (VAE) en 2006 : telle est, depuis juin, la consigne du ministre délégué à l'emploi Gérard Larcher. Ce qui amènerait le dispositif à passer le cap des 60 000 titres (équivalences de diplômes) attribués à des personnes justifiant, par l'expérience et après passage devant un jury, d'un certain niveau de compétences. Un objectif qui nécessitait non seulement une simplification des modalités d'accès (arrêté du 9 mars 2006), mais surtout un renforcement de l'accompagnement des candidats sur des « itinéraires longs, complexes et à l'issue incertaine » comme le dénonçait en 2005 une étude du Cereq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications). Ce à quoi répond précisément le site d'information Oriadis lancé par l'Afpa (Association pour la formation professionnelle des adultes). Certes, la majorité des 20 500 validations enregistrées en 2005 concernent un tout premier niveau de qualification (certificats de compétence professionnelle, ou CCP) destiné notamment à faciliter le reclassement de chômeurs. La gratuité de la démarche pour les chômeurs indemnisés est, d'ailleurs, confirmée. Mais en informatique (réseaux et télécom inclus), les huit titres ouverts à la reconnaissance de l'acquis par l'expérience couvrent des profils de postes que l'on sait porteurs de débouchés. Et la VAE correspond à un objectif bien concret des informaticiens en exercice ou demandeurs d'emploi qui veulent valoriser leur CV dans un milieu particulièrement sensible au sésame que constitue le diplôme. Voire rivé sur le fatidique bac+5. Pour les ingénieurs « maison », c'est plus souvent la reconnaissance face à des pairs bardés de diplômes qu'une promotion dans la hiérarchie des postes qui compte. En 2005, la VAE conduite dans le cadre de l'Afpa, a permis à plus de 3400 personnes de décrocher un titre (pour 144 types de titres qui peuvent en faire l'objet) et près de 12 000 d'obtenir un certificat de compétences (CCP, qui vaut pour validation partielle). Une statistique à rapprocher de la part croissante que prend le secteur des technologies de l'information (informatique et télécoms) dans l'activité de formation de l'Afpa. Une part qui atteint, en 2005, près de 40% de l'ensemble des stages et des cours dispensés par les centres des 22 directions régionales de l'Afpa. Entre recherche d'organisme valideur, identification du titre, élaboration du dossier de candidature, préparation au jury de validation, recherche de financement, ce sont autant d'étapes que détaille le site Oriadis, avec moult conseils et aides en ligne, qui peuvent guider les informaticiens concernés sur la voie de la VAE.