Selon l'Idate, le trafic mobile devrait être multiplié par 33 entre 2010 et 2020, le trafic voix devenant très minoritaire. Quand les infrastructures sont déployées et les offres commerciales similaires, les comportements de consommation entre le mobile et le fixe ont tendance à converger. Les tarifs pratiqués par les opérateurs 4G ne sont d'ailleurs pas tellement supérieurs à ceux pratiqués pour la 3G.

La question des normes

Au contraire de la 3G qui était déployée sur un petit nombre de fréquences et avec des normes bien précises, le LTE souffre d'une certaine diversité. Les bandes de fréquences attribuées, notamment, peuvent être très différentes selon les pays, en fonction des fréquences disponibles. Or un même chipset ne peut pas gérer une infinité de fréquences, ce qui oblige les fabricants à prévoir plusieurs chipsets pour des modèles d'appareils identiques. De plus, la voix pose toujours des soucis sur la 4G à de nombreux opérateurs dont le coeur de réseau n'est pas adapté. Lorsque la 4G est une prolongation de la 3G, comme en Europe, un même chipset peut assurer le service en 4G et 3G. Dans le cas contraire, le terminal doit embarquer et faire fonctionner deux chipsets différents, ce qui influe négativement sur son autonomie. Aux Etats-Unis, AT&T (qui utilise l'UMTS pour sa 3G) a ainsi un avantage concurrentiel sur Verizon (qui avait choisi le CDMA) pour déployer le LTE (4G).

Certains pays (comme les Etats-Unis, la Chine et le Japon) profitent du passage à la 4G pour solder leurs particularités locales de leurs 3G. Cette motivation joue pour déployer plus rapidement la 4G.

Les modèles d'opérateurs en jeu

Le déploiement des infrastructures refait surgir des questions fondamentales sur la répartition des rôles. Rediriger du trafic mobile vers des infrastructures fixes grâce à des hot-spots WiFi privés est une manière de limiter les investissements 4G mais les opérateurs ont du mal à facturer leurs prestations dans ce cadre là tout en conservant leurs marges.

Une autre possibilité est de distinguer le propriétaire de l'infrastructure de son exploitant. Si le modèle a fait ses preuves en France avec le dégroupage des équipements de cuivre, les opérateurs souhaitent éviter une telle séparation des rôles sur les infrastructures très haut débit aussi bien mobiles que fixes. Ils souhaitent en effet maîtriser à la fois leurs infrastructures et le contact client porteur de valeur.

Enfin, en France, le marché est plus mature quant aux offres groupées fixe/mobile/Internet car tous les opérateurs sont présents partout à la fois en fixe et en mobile. Ce n'est pas le cas dans d'autres pays, notamment les Etats-Unis.