Sony a du souci à se faire. Le groupe électronique japonais, qui a reconnu  le vol  de données personnelles des quelque 77 millions de membres du service PSN (PlayStation Sony  Network) devra faire face aux plaintes des particuliers et des organisations. « Les joueurs sont furieux que le PDG de Sony n'ait pas tenté d'expliquer la situation et les investisseurs sont déçus par la gouvernance de la firme », a déclaré Michael Wang, directeur des fonds étrangers chez  Prudential Financials, une société qui détient des actions Sony, à l'agence de presse Reuters. Les abonnés au service PSN ont effectivement de quoi être en colère. Ainsi, Kevin Stevens, expert en sécurité chez TrendMicro, explique que des pirates chercheraient à vendre pas moins de 2,2 millions de cartes de crédit avec leur code de sécurité.

En France, la Commission nationale de l'informatique et des libertés lancera, dans les jours qui viennent, une enquête, rapporte le journal Les Echos. Son président Alex Türk a indiqué au quotidien économique qu'il allait se rapprocher de Sony pour analyser différents éléments afin de déterminer combien de personnes sont concernées en France, connaître le type de données touchées et la nature exacte de la faille sécurité. Le président de la CNIL souhaite également savoir si les données étaient suffisamment chiffrées et quelles informations ont été envoyées aux victimes. Interrogé sur d'éventuelles sanctions au terme de l'enquête, Alex Türk a répondu aux Echos « qu'il  ne préjugeait de rien, mais qu'on ne pouvait  pas continuer  sur ces questions à faire comme si de rien n'était. »

Le service Playstation Network de Sony, qui fournit un accès en ligne à des jeux, des films et des émissions de télévision, génère un chiffre d'affaires annuel d'environ 500 millions de dollars. Neuf utilisateurs de PlayStation sur dix sont basés aux Etats-Unis et en Europe.

Illustration : Alex Türk, président de la CNIL (crédit photo : D.R.)