Décidément, la version 3 de la GPL (GNU Public Licence) peine à trouver des utilisateurs. Après un accouchement long de dix-huit mois, cette licence a finalement été rendue publique en juillet dernier. Depuis, malgré quelques grands projets Open Source, comme Samba, qui l'ont adopté, elle ne séduit pas. Le cabinet d'études Evans Data a ainsi interrogé 380 développeurs Open Source à son sujet. Il en ressort que 6 % d'entre eux seulement l'utilise pour au moins un projet. Les deux tiers ne comptent pas s'en servir d'ici à la fin de l'année, et 43 % d'entre eux estime qu'ils le l'utiliseront jamais. De plus, il y a presque deux fois plus de développeurs qui se disent réticents à rejoindre un projet ayant adopté la GPL v3 que de développeurs prêts à s'y intégrer. Pour John Andrews, PDG d'Evans Data, ce sont les restrictions de la GPL, intégrées notamment pour éviter que se reproduise un autre accord à l'image de celui scellé entre Novell et Microsoft, qui expliquent ce désintérêt : « La GPL v3 est controversée car elle impose des restrictions à ce qu'on peut faire avec des programmes sous cette licence. Les développeurs sont divisés et confus au sujet de ces restrictions, certains sont contre ces restrictions, d'autres, en nombre égal, sont en leur faveur et d'autres encore pensent que, de toute façon, elles ne pourront pas être respectées. » Notons que ce sont les mêmes points qui empêchent Linus Torvalds de passer Linux sous GPL v3, au grand dam de Richard Stallman.