La messe est dite et se confirme toujours plus chaque année, que dis-je chaque mois voire semaine : les données avancent d’un cran vers le cloud comme un mouvement gravitationnel naturel et inéluctable. Au décollage des acteurs cloud et notamment d’AWS, de nouveaux acteurs sont apparus – les passerelles de stockage cloud (Cloud Storage Gateway) – et nous nous souvenons d’Avere, Nasuni, Panzura, TwinStrata, StorSimple ou Riverbed pour n’en citer que quelques-uns.

Plus tard, dans un passé pas si lointain, les vendeurs de stockage tentaient déjà de limiter l’aspiration des données par les géants du cloud comme AWS, Azure ou Google mais aussi IBM, Oracle ou Alibaba. Nous avons vu des offres de cloud hybrides illustrant la nécessité de « ponter » les environnements privés et publics. Les modèles de revenus n’étant pas les mêmes, l’érosion du chiffre d’affaires a été inévitable. Les derniers événements accélèrent le mouvement vers le cloud notamment l’acquisition d’Avere Systems par Microsoft en début d’année ou plus récemment Velostrata et Cask Data cibles de Google qui complètent les mouvements passés comme l’acquisition de TwinStrata par EMC en 2014 ou auparavant StorSimple déjà absorbé par le géant de Redmond en 2012.

Une vraie jungle, difficile de s'y retrouver

L’horizon du multicloud présente une belle complexité avec la convergence de plus de 100 acteurs, une saturation du marché déjà perceptible et une consolidation des besoins avec sept grands thèmes qui se complètent ou mêmes se télescopent :

- les passerelles clouds « historiques » (cloud storage gateway),
- la collaboration fichiers (« Sync-n-Share »),
- la protection des données,
- le stockage multi-niveau (« Tiering et HSM »),
- L’optimisation et l’accélération WAN,
- la migration de « workload » inter-cloud
- et le stockage et les services de fichiers. 

Les contours du multicloud restent donc flous avec cette multiplication d’acteurs qui y voient une opportunité (avec le RGPD) au moins temporaire de surfer sur le business des géants du cloud. Pour combien de temps encore ? Et côté utilisateurs, le choix demeure délicat en fonction des services recherchés. Une nouvelle fois, l’industrie a inventé un terme englobant, trop ou très générique, et comme dit Warren Buffet « C'est quand la mer se retire qu'on voit ceux qui se baignent nus. »