La demande par France Télécom d'augmenter le prix de l'abonnement téléphonique n'en finit pas de soulever des protestations. L'opérateur aimerait ainsi faire passer son coût de 13 ¤ actuellement, à 15,50 ¤ en 2007. Selon France Télécom, cette augmentation se justifie par les frais occasionnés par le service universel (cabines téléphoniques et annuaires) et ne constitue qu'un alignement sur les tarifs des opérateurs européens. Pour faire passer la pilule, l'opérateur promet en contrepartie une baisse de 26 % des tarifs des communications d'ici à 2008 et assure que « tout le monde s'y retrouvera ».

Une opinion qui ne semble pas faire l'unanimité. En effet, après l'association des consommateurs UFC Que Choisir, Free s'est lancé dans la mêlée en écrivant une lettre de protestation au Président de la République. Le FAI dénonce cette augmentation comme un frein à la bonne mise en place de la concurrence. De son point de vue, le revenu engendré par la hausse de l'abonnement ne serait qu'une rente déguisée pour France Télécom dont la situation financière est désormais correcte. Free va plus loin dans sa lettre puisqu'il propose des solutions pour permettre une accélération du dégroupage. Free demande une baisse du tarif de dégroupage total à 6 ou 8 ¤ contre 10,50 ¤ actuellement. Le FAI estime également que les frais de création de ligne pourraient être largement diminués - aujourd'hui, ces frais se montent à 78 ¤.

L'Afors Télécom, l'association qui regroupe plusieurs opérateurs alternatifs, s'est jointe au concert des protestations en écrivant au Premier ministre. Elle s'oppose à la hausse sans « remise à plat complète de l'économie de l'accès permettant le développement d'alternatives concurrentielles viables ». Enfin Cegetel a fait savoir, par la voix de son directeur général Olivier Huart, que cette augmentation est tout simplement « grotesque » puisque sans contrepartie pour les opérateurs alternatifs. Le gouvernement doit prendre sa décision d'ici fin janvier. Si ce délai est dépassé, ce sera l'ART qui aura alors le dossier en charge.