Le cabinet d'études CXP vient de publier un « service expert » sur les SIG (systèmes d'information géographique), ces logiciels qui permettent d'associer une dimension géographique à des données de toute nature. Cette étude qualitative, qui détaille précisément cinq applications du marché, constitue aussi un guide pour évaluer l'adéquation d'un produit avec un projet. Elle a été réalisée par Fabienne Claret, analyste pour Axes Conseil, partenaire du CXP. Les applications traditionnelles des SIG (urbanisme et aménagement, marketing, détection des zones d'influence commerciale, localisation de sites divers, etc.) se sont considérablement diversifiées au cours des récentes années, notamment par des déclinaisons opérationnelles exploitées par des utilisateurs itinérants. Ces solutions sont devenues plus accessibles par l'adoption accélérée des technologies Web et des outils de mobilité, d'une part, et grâce à l'augmentation des fonds cartographiques et au géocodage des adresses, d'autre part. Esri, AutoDesk, GeoConcept, Star-Apic et MapInfo Le service Expert proposé par le CXP décrit l'architecture des SIG et dresse un rapide constat des tendances du secteur (Open Source, gestion des meta-données, systèmes GPS, Web 2.0, interopérabilité et normes), ainsi qu'un bref aperçu du marché, répartis entre éditeurs de SIG, fournisseurs d'applications métiers et sociétés de services. Mais l'essentiel de l'étude est consacré aux offres ArcGIS d'ESRI, AutoDesk Map 3D d'Autodesk, GeoConcept de l'éditeur du même nom, Hub Géomatique de Star-Apic Informatic et MapInfo Professional, distribué par Acxiom France. C'est la gamme d'ESRI, l'une des plus diffusées et des plus complètes, qui a fourni le format Shape file, presque un standard dans le monde du SIG, selon Fabienne Claret. L'analyste considère que le nombre de licences vendues mondialement octroie à l'éditeur la capacité de répondre aux besoins fonctionnels de ses clients. Mais elle regrette une certaine complexité dans la présentation de la gamme. Autodesk, de son côté, s'appuie sur la diffusion de son logiciel de CAO Autocad dont il exploite les formats de mémorisation graphique et d'échange dwg et dxf, parmi les plus utilisés dans leur catégorie. Son logiciel est estimé naturellement fort sur la saisie graphique CAO en environnement SIG, mais il pourrait améliorer ses fonctions d'analyse spatiale. GeoConcept est vu comme le seul éditeur totalement français dont le SIG répond à l'état de l'art technique et fonctionnel. Son nouveau noyau SIG, jugé innovant, est commun aux déclinaisons client/serveur, Web et mobile de la gamme, ce qui garantit son ouverture. Un outil pour élaborer le cahier des charges L'offre de Star-Apic est récente si l'on considère que les éditeurs Star Informatic et Apic SA ont été réunis en 2003. L'approche « best of breed » exploite le meilleur des deux solutions : « entre autres, l'ergonomie de Star, la puissance et l'administration d'Apic ». Avec Hub Géomatique, le stockage des données spatiales s'affranchit d'un format propriétaire en s'appuyant sur un SGBDR, mais il se borne à la base Oracle. Fabienne Claret note la performance de ses outils de saisie et la puissance du modèle topologique natif qui facilite la mise à jour des données. Enfin, MapInfo Professional, édité par MapInfo Corp, est l'un des SIG les plus répandus en France et dans le monde. Il présente l'originalité de pouvoir ajouter une couche de données sur Google Earth et dispose d'un module de géocodage autonome. L'étude regrette en revanche que, comme la plupart des autres SIG, MapInfo ne gère pas en standard les méta-données. Un tableau comparatif détaillé récapitule les caractéristiques commerciales, techniques et fonctionnelles des cinq produits. En complément, une liste de questions standards articulée autour des trois mêmes axes (critères commerciaux, techniques et fonctionnels) aide les futurs acquéreurs du SIG à formaliser la définition de leurs besoins internes et élaborer un cahier des charges.